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La Tente d’Ahmed Bey de Constantine

2122020

 

 

 

 

 

 

La Tente d’Ahmed Bey de Constantine dans Attributs d'Algérienneté 201106094724356798 

 

 

 

 

 

La tente d’Ahmed Bey de Constantine, apportée en France après la prise de cette ville le 13/10/1837, fut d’abord déposée au magasin du campement. On finit par trouver que là n’était pas sa place. En 1849, cette tente fut remise aux Invalides, sans cérémonial, et reçue par un simple procès-verbal du sous-intendant militaire.

 

 

Cette tente mesure treize mètres de long sur six de large et trois de hauteur. Elle se compose d’un toit supérieur et de deux murailles dont l’assemblage avec le toit s’opère au moyen d’olives en bois qui correspondent à des boucles en corde. La couleur est bleu et blanc, la partie intérieure est doublée en tissu de laine écarlate, richement ornée de dessins orientaux en application de drap bleu et jaune. Elle a sur ses parois des broderies vertes et bleues. Son sommet, de couleur verte, présente des ornements violets.

 

 Le 1er mai 1838, jour de la fête du Roi, la tente du bey Ahmed figura au bal que donna, à cette occasion, au Palais d’Hiver, le maréchal Valée. Celle-ci, disent les journaux de l’époque, fit l’admiration de tous les invités.

 

 

Il est une autre tente que possède le Musée des Invalides, c’est celle du fils de l’empereur du Maroc, que battit, à Isly, le maréchal Bugeaud. Cette tente, qui pouvait contenir cent personnes, fut dressée à Alger, en 1844, sur l’esplanade Bab-el-Oued, où tous les habitants de la ville vinrent la voir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




La Tente de l’Agha Ibrahim

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La Tente de l’Agha Ibrahim dans Attributs d'Algérienneté 201104080157919188

Le camp de Staoueli, le jour du débarquement de l’armée française en Algérie, le 14 juin 1830 : la tente de l’Agha Ibrahim

 

 

 

 

 

 

On sait quel rôle important, la tente joue dans la vie arabe et quel soin est apporté à sa confection par les Musulmans. Ce logis d’étoffe est-il destiné à abriter un grand personnage, c’est alors une chose vraiment remarquable et par son agencement pratique et par son luxe. Aussi, les tentes princières dont s’emparèrent les soldats français au cours de leurs campagnes d’Afrique, comptent elles au nombre de leurs plus brillants trophées.

 

Voici ce que dit, le capitaine Barchou, de la tente de l’Agha Ibrahim, qui fut prise à Staouéli par les troupes du général de Bourmont:

 

«Cette tente fut occupée par l’Etat-Major de la 1re Division. Elle avait échu en partage au général Berthezène. Le péristyle ouvert, nous offrit un lieu de repos bien nécessaire après les rudes fatigues de la journée.

 Elle était formée de plusieurs compartiments distincts les uns des autres : c’était un appartement complet où l’on passait d’une pièce à l’autre en soulevant un coin de tapisserie.

 La première était un immense salon, dont la tenture de drap rouge était toute parsemée d’une profusion de rosaces, d’ornements, de dessins, de broderies de toutes sortes de couleurs, où pourtant dominait un vert éclatant. Plus loin, était l’appartement des femmes, et au delà de celui-ci, le poste des eunuques.

 La pièce occupée par les femmes ne recevait de jour que par le premier salon ; d’épaisses tentures en dérobaient les mystères à tous les yeux, à toutes les oreilles. Elle avait été récemment habitée. Des coussins et des tapis dont elle avait été encombrée, une forte odeur de musc qu’elle exhalait, en étaient autant de preuves.

 L’esclave favorite s’était exposée à voir la mystérieuse draperie soulevée à l’heure du berger, par quelque officier français, à la place du sultan qu’elle attendait : l’aventure eut été plaisante.

 La tenture de la première pièce était soutenue, de distance en distance, par de grands piliers de bois peints en vert et ornés de sculptures variées : Ils imitaient d’élégantes colonnes et supportaient, à diverses hauteurs, des armes en trophée.

 Un des petits côtés de la tente, dont la forme était un carré long, se relevait en s’appuyant sur un certain nombre de piliers semblables à ceux de l’intérieur ; on avait alors un péristyle élégant, une gracieuse colonnade. Là, I’Agha venait voir manœuvrer les troupes, donner ses ordres, entendre les rapports ; là, il fumait sa longue pipe en respirant la fraîcheur du soir et du matin ; puis, lorsqu’il avait assez de tout cela, la toile retombant sur un mot de sa bouche, un signe de sa main lui rendait aussitôt une retraite inaccessible à la chaleur et au bruit.

 Tout autour se trouvaient d’autres tentes de dimensions beaucoup moindres que celle-là ; elles étaient occupées par des esclaves, les domestiques, ce qu’on pourrait appeler les officiers de la maison de l’Agha.

 La civilisation de l’Orient était là, tout entière.»

 

 

La tente ci-dessus décrite avait quatorze mètres de long sur sept de large et de cinq à six mètres de hauteur; échut au général Berthezène. L’Agha-Ibrahim possédait en outre une tente d’agrément, de moindres dimensions, qui était surmontée de boules d’argent doré et dont il fit hommage au général Loverdo. 

Les autres généraux reçurent également une tente de luxe. Deux cent soixante-dix tentes furent prises à Staouéli. Seuls, les Turcs en avaient.

Ce fut sous la tente de l’Agha qu’eut lieu, le soir de la bataille de Staouéli le 18 juin 1830, le repas du général Berthezène et de ses officiers d’Etat-Major. Rappelons qu’après la victoire, des généraux cueillirent sur le champ de bataille un bouquet de lauriers roses que le général de Bourmont trouva, au dîner, sous sa serviette.

 

 

Les tentes des beys de Constantine et de Tittery étaient construites sur un même modèle. Ce fut sous celle du bey de Tittery que coucha le général en chef. Les autres tentes du camp étaient d’une blancheur éblouissante ; il s’en trouvait aussi quelques-unes, bariolées de couleurs diverses ; les unes, de forme conique, ressemblaient à de petites pyramides ; les autres étaient oblongues, allongées à la façon des vaisseaux. Le croissant étincelait au sommet des unes ; sur d’autres, c’était un globe doré. Elles étaient de tailles et de dimensions diverses. Aucun ordre, aucun alignement n’avait présidé à leur arrangement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Les Trafi (Hameïan Cheraga)

24112020

 

 

 

 

 

 

Les Trafi (Hameïan Cheraga) dans Attributs d'Algérienneté 201103082015153761

 

 

 

 

 

 

L’origine des Trafi est confuse. On en est réduit aux fables des indigènes ou à des suppositions. Ils sont serviteurs religieux des Oulad-Sidi-Cheikh, de Muley Abd el Kader Djilani, de Muley Taïeb, et quelques familles des Oulad-Abd-el-Kerim sont affiliées à l’ordre de Tedjini. La version la plus vraisemblable leur donne comme ancêtres quatre étrangers que Sidi Maâmar bel Hayia, père des Oulad-Sidi-Cheikh, qui, chassé de Tunis, était venu s’établir à Arbaout, trouva couchés un malin auprès des touaref de sa tente. Touaref est le pluriel de tarfa, nom de la corde qui attache la tente aux piquets. Sidi Maâmar apprit que trois de ces Arabes appartenaient à la tribu des Dreïd et que le quatrième, nommé Abd el Kerim, noble d’origine, était de la tribu des Beni-Hachem.

Les serviteurs de Sidi Maâmar n’ayant pas toujours présents à la mémoire les noms des nouveaux venus, les appelèrent Trafa (ceux qui ont été trouvés sur les touaref), dont on a fait Trafi?

 

Les Trafa accompagnèrent le saint homme et lui rendirent tous les services dont ils étaient capables, le protégeant même avec leurs burnous lorsque soufflait le terrible vent du sud. Pour les récompenser de leur zèle, le marabout leur dit un jour : «Votre race croîtra, s’il plaît à Dieu! Elle sera un jour notre bouclier, notre abri contre nos ennemis comme vous l’êtes aujourd’hui pour moi contre le vent.»

De là leur vint un autre surnom, celui de Derraga, qui vient du verbe derreg (il a abrité).

 

D’aucuns disent qu’ils doivent ce nom au djebel Bou-Derga (le mont Bouclier), qui est près de Géryville, au pied duquel ils abritent souvent leurs campements.

 

D’après cette légende, ce seraient les Trafa, les Derraga et les fils de trois mulâtres domestiques de Sidi Maâmar nommés Rezin, Akerman et Ziad qui formèrent les Trafa, dont les fractions se nomment : les Derraga, les Rezaïna, les Akerma, les Oulad-Ziad. Les descendants d’Abd el Kerim fondèrent la tribu noble de ce nom et une tribu venue de l’est, nommée Oulad-Serour, s’étant jointe à ce noyau, la tribu portant le nom générique de Trafi fut créée.

 

Une autre légende, aussi admissible que la précédente et très répandue dans le sud de Géryville, fait descendre les Trafi d’une race à demi sauvage qui se nourrissait autrefois de terfès, sorte de truffe très commune. Les chercheurs de ce genre de truffes sont appelés terfsia.

 

On prétend aussi que ce nom vient de tarfaouï, ceux qui sont aux extrémités,de teurf, le bout, l’extrémité; mais la précédente version nous parait la plus logique.

 

Les Trafi, du temps des Turcs, dépendaient de l’agha de Smelas. Ils payaient un impôt qui était, pour les Derraga, les Akerma, les Oulad-Abd-el-Kerim et les Oulad-Serour, réunis en un seul caïdat, de 500 douros, 24 chamelles, 500 moutons, 24 peaux maroquinées, 4 négresses et 1 cheval. Les Rezaïna et les Oulad-Ziad, qui étaient commandés par deux caïds distincts, payaient leur impôt à part.

Sous l’émir Abd el Kader, ils dépendaient de l’agha des Hachem-Gheraba et étaient divisés en quatre caïdats. L’émir s’étant aperçu qu’ils dissimulaient leurs richesses, leur imposa la maouna, impôt d’aide, qu’il fixa tous les ans selon sa volonté.

 

Les Trafi furent soumis en 1845 par le colonel Géry, qui s’avança avec une colonne jusqu’à Brezina. Quelque temps après ils se révoltèrent, mais furent de nouveau soumis en 1846. A part quelques fractions minimes qui se donnèrent à Sidi Cheikh ben Taïeb en 1849 et en 1852, les Trafi ne causèrent aucun désordre jusqu’en 1864. A cette époque, n’étant pas protégés, ils quittèrent le pays, devenu dangereux, et la majorité alla tranquillement chez les Oulad-Sidi-Cheikh-Gheraba, attendant la tournure que prendraient les événements. Quelques fractions fournirent pourtant des contingents aux Oulad-Ziad (ennemis de la France) entre autres.

 

Étant revenus dans leurs campements, leurs goums servirent le colonisateur en 1871 et combattirent contre les Oulad-Sidi-Cheikh et les tribus de l’Oued-Guir, qui menaçaient d’envahir la province d’Oran. Ils restèrent fidèles jusqu’en 1881.

 

Les Trafi se divisent en six grandes fractions, qui sont :

Les Derraga, les Akerma, les Oulad-Ziad, les Oulad-Abd-el-Kerim, les Oulad-Serour, les Oulad-Maâllah (cette fraction est une branche des Derraga devenue très nombreuse), qui appartiennent au cercle de Géryville, et les Rezaïna, qui sont administrés par Saïda. Les Oulad-Ziad et les Derraga se subdivisent en Cheraga et Gheraba (de l’est et de l’ouest); chacune de ces fractions et subdivisions est commandée par un caïd.

 

Les Trafi sont pasteurs et nomades. Leurs troupeaux en temps de paix descendent jusqu’aux dunes de sable qu’on appelle les Areg et ne s’arrêtent que par crainte des incursions sans cesse menaçantes des populations du Sahara. Les animaux trouvent dans ces solitudes les plantes salées et nourrissantes qui leur plaisent. Les Trafi ne cultivent pas; cependant, quelques familles possèdent des jardins et des terres labourables dans les ksour. Elles louent ces terres à moitié fruits aux habitants sédentaires. Ces indigènes fabriquent leurs tentes, les couvertures de leurs chevaux et des tapis. Ces produits sont consommés par eux, sauf les feldja, grandes bandes d’étoffe qui servent à faire les tentes, et qu’ils exportent. Ils envoient et vendent leurs chameaux, moutons, laines, beurre sur les marchés de Tiaret, Frendah, Saïda, Mascara, où ils s’approvisionnent de grains, d’épices et de cotonnades. Avant l’insurrection, les Trafi expédiaient tous les ans après les premières pluies des caravanes au Gourara pour chercher des dattes. Ces caravanes partaient d’El- Abiod-Sidi-Cheikh et suivaient la route tracée par l’oued Gharbi. Ce fut la tribu des Oulad-Ziad, fraction des Djeramna, qui assassina, le 22 avril 1881, le lieutenant du 2ᵉ de zouaves Weinbrenner, attaché au Service des Affaires indigènes.

 

…… «le genre humain fera défection avant les Trafi ! » disait cette tribu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Calendrier Chez les Chaouia

20112020

 

 

 

 

 

 

Les Chaouia, bien que bons musulmans, n’ont jamais adopté le calendrier arabe, dont ils observent pourtant les fêtes religieuses. Ils font usage du calendrier Julien, sans doute l’un des derniers souvenirs laissés par l’occupation romaine et byzantine : les Chaouia nomment le premier jour de l’an ass en Farâoun, le jour de Pharaon, et affirment que Pharaon était un roi qui régnait très anciennement sur le pays.

 

Les Romains attachaient une grande importance au premier jour de l’année, et le célébraient par des fêtes solennelles. Il en est de même chez les Chaouia, contrairement à ce qui se passe chez les Arabes, qui n’ont pas l’habitude de fêter la nouvelle année. La nuit du 31 décembre au 1er janvier s’appelle, chez les Oulad Daoud et les Oulad Abdi, idh bou iyni, la nuit du piquet ; dans l’Ahmar-Khaddou, idh oubeddel en iyniin, la nuit du chargement des piquets : toutes les perches auxquelles sont suspendus les marmites, peaux de bouc et ustensiles de ménage sont jetées et remplacées par des perches nouvelles. Le lendemain donne lieu à de grandes réjouissances : on tue chèvres et moutons, les hommes font de la musique et chantent, les femmes dansent.

 

 

 

L’année chaouia compte 365 jours. Elle est actuellement en retard de douze jours sur la normale. Leurs mois portent les noms suivants, et ont la même durée que les habituels :

 

jennar, janvier.                   iouliz, juillet.

fourar, février.                    recht, août.

mars, mars.                        chtember, septembre.

ebrir, avril.                         ktouber, octobre.

maïou, mai.                       ouember, novembre.

iouniou, juin.                   jamber, décembre.

 

 

 

 

Les jours de la semaine portent les noms arabes légèrement défigurés :

 

ass elh’ad, dimanche.

ass ellethnin, lundi.

ass nettlathi, mardi.

ass ellirbâ, mercredi.

ass elkhemis, jeudi.

ass eldjemouâ, vendredi.

ass ensebt, samedi.

 

 

 

 

 

Les noms des saisons sont les suivants :

 

hifsouin, le printemps.

anebd’ou, l’été.

elkherif, l’automne.

hajerest, l’hiver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Chaouia (dialecte) de l’Ahmar-Khaddou – 20ème Partie

16112020

D’après le minutieux travail de Gustave Mercier

 

 

 

 

 

Étude Grammaticale

 

 

 

 

 

Chapitre Sixième – Des Particules

 

 

 

 

 

 Numération.

 

La numération est celle de la langue arabe. Il n’y a d’exception que pour les deux premiers nombres :

 

iidj, un, fém. hicht.

sen, deux, – sent.

 

 

Après les noms de nombre cardinaux, on emploie le génitif avec la proposition en (m devant un ou). Ex.:

 

iidj em ouriaz, un homme.

sent entsed’nan, deux femmes.

khemsa ou âchrin entr’etten, vingt-cinq chèvres.

 

 

De 3 à 10, on peut cependant, dans le langage, supprimer la préposition.

 

 

 

«Premier» se dit:

Sing. masc. amzouarou. Plur. masc. imzououra.

fém, hamzouarouth. fém. himzououra.

 

 

de même :

Sing. masc. aneggarou, dernier. Plur. masc, ineggoura.

fém. haneggarouth. fém. hineggoura.

 

 

Sing. masc. anemmas, du milieu. Plur, masc. inemmasen.

fém. hanemmast. fém. hinemmasin.

 

 

 

aziyin, la moitié.

ammas, le milieu.

 

 

 

Les nombres ordinaux s’obtiennent, à partir du « deuxième », à l’aide du pronom ouis pour le masculin et this pour le féminin, auquel on ajoute les noms de nombre.

 

ouissen, deuxième, fém, thissent.

ouislatha, troisième, – hislatha.

ouisrebaâ, quatrième. – hisrebaâ, etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Chaouia (dialecte) de l’Ahmar-Khaddou – 19ème Partie

12112020

D’après le minutieux travail de Gustave Mercier

 

 

 

 

 

Étude Grammaticale

 

 

 

 

Chapitre Cinquième – Des Particules

 

 

 

 

 

1° Prépositions.

 

enni, sur. enni oud’rar, sur la montagne.

r’ef, sur, r’oufiis (1), sur le cheval; oui r’ef, sur qui ?

fell, sur, à la charge de. Iouâr (2) fellas, c’est difficile pour lui.

eddou, sous, au-dessous.

d’i iχsarth, en bas.

essema n, à côté de. essema n taddarth, à côté de la maison.

d’i, dans (sans mouvement).

d’eg, de, d’entre, parmi, pendant, avec (indiquant la matière), d’oug chal, en terre.

djar, entre, parmi.

r’er, à, vers (mouvement). ad rouh’er’ r’er Bisχerth, je vais à Biskra. On dit aussi : adrouh’er’ Bisχerth.

s, si, de, hors de, en, avec. sen sissen, deux d’entre eux; iria si hak’liâth ennes, il sort de son village; slaârabth, en arabe; s âchra douro, avec dix douros.

seg, de, depuis.

sr’our, de chez.

ald, alda, jusqu’à.

ar, jusqu’à. ar ad’etcha, jusqu’à demain.

n, en, de (génitif).

i, à (datif).

id’, d’i hiara, avec.

ezzath, s ezzath, devant.

 

 

 

 

1. r’ouf iss, pour r’ef (ou) iis.

2. Arabe وعر

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2° Conjonctions.

 

 

d’, id’, et.

ma, indara, lou kan, si.

oualakin, lakinnaho, mais.

ga, gag, lorsque (veut le participe).

d’ir, d’ira, lorsque.

melmi, lorsque, quand (interrogatif).

si melmi,si louok’t, depuis que.

si louok’t aïa, depuis lors.

âla khat’er, parce que.

d’in, louk’eddin (p. d’ilouok’t d’in), alors.

lr’ir, si ce n’est.

khlaf, excepté (avec n et le génitif).

mar’ef (composé de ma, quoi, et, r’ef, sur), pourquoi (1).

 

 

 

1. Il est à remarquer que plus de la moitié de ces conjonctions sont empruntées à l’arabe. La langue Chaouia paraît sous ce rapport relativement pauvre.

 

 

 

 

 

 

 

 

3° Adverbes.

 

 

 

I. Adverbes de temps.

 

assa, aujourd’hui.

idh a, cette nuit.

asennat, hier (de ass, jour, et innat’, passé).

idhelli, la veille.

idhidhen, l’avant-veille.

assid’en, avant-hier, après-demain.

ad’etcha, demain.

louk’k’a, maintenant.

ziχ, de bonne heure, autrefois, jadis.

imira, tout à l’heure (passé).

fissaâ, aussitôt.

ourni (1), après, ensuite.

abaden, jamais.

d’ima, toujours.

azdin, un jour.

 

 

 

1. De la même racine que le verbe erni, ajouter

 

 

 

 

 

 

 

II. Adverbes de lieu.

 

mani, où; manis, d’où, par où ?

d’aï (1), ici.

siiai, d’ici.

d’in, là ; sid’in, de là.

d’oun, là-bas.

 

 

 

1. Composé de la préposition d’i et du démonstratif aïa

 

 

 

 

 

 

III. Adverbes de quantité et de manière.

 

am, comme, de même que, autant.

annaχ, comme, comment.

mammeχ, comment.

ammaï, ammin, ainsi.

labas, nezha, beaucoup.

k’itch, d’roust, k’li, un peu.

ou barχ, seulement.

χem, combien.

d’aren, aussi.

akel, aked’, pas même.

ak’ell, moins.

aχthar, plus.

ouifen, lequel mieux?

bh’al, ouak’ila, imχen, peut-être.

our aâd, pas encore.

ihi, ouihi, oui.

a rah’, non.

our… che, ne pas.

atha, fem. atta (1), voici.

 

 

 

1. Composé du pronom affixe de la 3e personne, th, féminin t, inséré dans le démonstratif a.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4° Interjections.

 

ar’rek (pour r’arek), garde à toi.

Les autres interjections sont celles de l’arabe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Chaouia (dialecte) de l’Ahmar-Khaddou – 18ème Partie

8112020

D’après le minutieux travail de Gustave Mercier

 

 

 

 

 

 

Étude Grammaticale

 

 

Chapitre Quatrième – Du Verbe

 

 

Noms d’action

 

La racine verbale sert encore à former des substantifs exprimant l’idée du verbe d’une manière abstraite, indépendamment de toute circonstance de temps et de personne. Cette formation suit des lois assez variables, et ne peut guère être apprise que par l’usage. M. R. Basset a donné, pour tous les dialectes, une classification des noms d’action aussi complète que possible ?. Nous n’avons qu’à la suivre en ce qui concerne le Chaouia :

 

 

 

 

 

 

 

I.— Le nom d’action est quelquefois le radical lui-même du verbe.

Ex. : irar, jouer, irar, jeu;

soud’en, baiser, soud’en, baiser (substantis).

 

Cette forme est assez rare.

 

 

 

 

 

 

 

 

II. Il s’obtient en préfixant un a au radical :

ouk’k'ah’, se chauffer, aouk’k'ah’, action de se chauffer;

sired’, laver, asired’, lavage;

serrouil, battre le beurre, aserrouil, action de battre le beurre.

 

 

 

Forme secondaire A. Beaucoup de substantifs de cette forme donnent à la dernière syllabe le son a :

eχnef, rôtir, aχenaf, action de rôtir;

ezder’, habiter, azdar’, action d’habiter

ch’kem, viser, ah’χam, action de viser ;

h’areb, aboyer, ah’arab, aboiement;

efredh, balayer, afradh, action de balayer ;

eidhou, tomber, aïdhaou, chute.

 

 

 

 

Forme secondaire B. D’autres ajoutent à la fin du radical la voyelle a.

 

Ex.: edhs, rire, adhsa, rire (subst.).

 

 

 

 

Forme secondaire C. – Addition d’un i après la dernière radicale :

soudh, souffler, asoudhi, souffle ;

Eχfa (1), terminer, aχfaï. fin;

sens, éteindre, asensi, extinction;

r’im (2), être assis, ar’imi, action d’être assis.

 

On trouve aussi l’addition de :

af, trouver, af, découverte;

ar’, prendre, ar’, prise, etc.

 

ili, être, demeurer, fait alili, habitation.

 

Cette forme est très répandue.

 

 

 

 

1. Racine arabe كفى

2. Arabe يقيم, IVe forme de قام .

 

 

 

 

 

 

 

 

III. – En préfixant la voyelle ou :

 Ex.:

ebbi, couper, oubbi, coupure;

elef, divorcer, oulef, divorce;

eks, ôter, ouks, enlèvement;

er’s, piquer, our’es, piqûre.

 

A cette forme peut se rattacher celle de ouridh, pet, de ardh, péter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IV. – En préfixant la voyelle i.

Ex. : ezdh, moudre, izdh, action de moudre.

 

A cette forme, assez rare, se rattache celle de ettou, oublier, itta, oubli.

 

 

 

1. Racine arabe وطى .

 

 

 

 

 

 

 

 

V. — En préfixant un t au radical. La première articulation prend le son ou, et l’on ajoute un i à la fin du mot.

Ex. : ens, passer la nuit, tenousi, action de passer la nuit;

zenz (pour enz), vendre, tenouzi, vente ;

ers, descendre, terousi, descente, etc.

 

On trouve aussi quelques noms d’action qu’on peut rattacher à cette forme, avec le préfixe ten ou im,

 

Ex. : ekker, se lever, tenouχeri, action de se lever;

edj, laisser, imoudjith, abandon;

etch, manger, imoutchith, action de manger, etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

VII. — En préfixant un t ordinairement vocalisé en i. On suffixe généralement au radical l’une des voyelles i et a.

 

Ex.: outh, frapper, tithi, coup, pl. tiitha;

ougged’, craindre (pour ououed’), tioudi, crainte.

 

Forme secondaire .-

erz, labourer, tiarza, labour;

meier, moissonner, tmeira, moisson.

 

A cette forme on peut rattacher les suivantes :

 

zououer, être obèse, hizououerth, obésité;

berχen, être noir, hiberχent, noirceur;

erz, casser, erzith, action de casser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Chaouia (dialecte) de l’Ahmar-Khaddou – 17ème Partie

4112020

D’après le minutieux travail de Gustave Mercier

 

 

 

 

 

 

 

Étude Grammaticale

 

 

 

Chapitre Quatrième – Du Verbe

 

 

 

 

 

Formes dérivées du verbe

 

Le dialecte Chaouia est très riche en formes dérivées dont l’effet est de compléter ou de modifier le sens primitif du verbe. Ces formes sont elles-mêmes sujettes à se combiner entre elles, ce qui leur donne une grande variété. On peut en compter huit, analogues aux formes correspondantes du Zouaoua. Ces dernières sont au nombre de dix, d’après la classification la plus généralement admise : mais la IVe forme Chaouia correspond à la fois aux IVe et Ve formes kabyles. Quant à la Xe forme du Zouaoua, nous n’avons pu trouver son analogue dans les dialectes de l’Aurès.

 

 

 

 

 

 

 

Ire Forme. – S’obtient en préfixant un s au radical, et ajoute au sens primitif du verbe l’idée de faire faire. Ex.:

ers, descendre, sers, faire descendre, placer.

ekker, lever, sekker, faire lever.

emχen (1), envoyer, semχen, faire parvenir.

ougged’, craindre, sougged’, faire peur, etc.

 

Quelques verbes commençant par a changent cet a en i à la Ire forme :

ali, monter, sili, faire monter.

ad’ef, entrer, sid’ef, faire entrer.

aouel, parler, siouel, faire parler.

 

edhs, dormir, fait à la Ire forme soudhes, faire dormir.

 

 

1. Arabe مكّن.

 

 

 

 

 

 

 

IIe Forme. – Indique la réciprocité, et s’obtient en préfixant un m au radical. Cette forme est d’un emploi relativement restreint, et on ne la trouve guère que combinée avec d’autres formes.

 

Ex.: enr’, tuer, menour’, se combattre (II-VIII f.).

edhfer, suivre, medhfar, se suivre réciproquement (II-VII).

–                      mekhater, parier (entre plusieurs). (1)

 

 

 

 

 

1. En arabe : تخاطر.

 

 

 

 

 

 

 

IIIe Forme. – Caractérisée par la syllabe tou, préfixée au radical. Indique la passivité :

 

af, trouver, touaf, être trouvé.

aoui, emporter, touaoui, être emporté.

enr’, tuer, touaner’, être tué.

ekkes, enlever, touakkes, être enlevé.

etch, manger, touatch, être mangé.

enz, vendre, touanez, être vendu.

outh, frapper, tououth, être frappé, etc.

 

Cette forme est très répandue.

 

 

 

 

 

 

 

 

IVe Forme. — Plus répandue encore, la IVe forme s’obtient en préfixant un t à la racine. Elle correspond aux IVe et Ve formes du Kabyle et du Mzabite (1). Elle indique :

 

 

1e La passivité :

ezzou, planter, tezzou, être planté.

meier, moissonner, tmeier, être moissonné.

 

 

 

 

2e L’habitude, la fréquence ou la prolongation de l’action.

 

Dans cette deuxième acception, le t préfixe est souvent redoublé :

Ex. : outhla, causer, ettouthla, causer habituellement.

ili, être, ettili, être habituellement, demeurer.

irar, jouer, ettirar, jouer habituellement.

ougged, craindre, ettouggad (IV-Vlef.),craindre habituellement.

ser’, acheter, essar’ (p. etsar’), acheter habituellement.

erjiji, trembler, terjiji, trembler habituellement.

ekkes, raser, tekkes, habituellement.

ayi, s’éveiller, ettayi, s’éveiller habituellement.

ettou, oublier, tettou, oublier habituellement.

taref, griller, ettaref, griller habituellement, etc.

 

 

 

1. Qui consistent à préfixer: en Kabyle, la IV° forme un ts, la Ve forme un th; en Mzabite, la IVe forme un ts, la Ve forme un t (R. Basset, La Zenatia du Mzab, etc., p. 16).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vle Forme. – Marque l’habitude et consiste à redoubler la 2e radicale.

Ex.:

edhs, rire, dhess, rire souvent.

eχnef, rôtir, χennef, rôtir habituellement.

ezder’, habiter, zedder’, demeurer habituellement.

eh’kem, viser, h’ekkem, viser habituellement.

emjer, moissonnner, mejjer, moissonner habituellement,

etc.

 

Le verbe els, tondre, fait ellas (VI-VII° formes).

 

 

 

 

 

 

 

VIle Forme. — Exprime une idée d’habitude et s’obtient en intercalant le son a avant la dernière radicale. Cette forme se rencontre presque toujours combinée avec d’autres.

 

Ex. :

ekker, lever, sekkar (I-VII° f.), faire lever habituellement.

ali, monter, salai, faire monter habituellement (I-VII).

yemmen (1), rappeler, tyemman (IV-VII), se rappeler habituellement.

ek’k’es (2), piquer, touak’k’as (III-VI-VII), être piqué souvent.

ar’er, passer la rivière, sar’ar (I-VII), faire passer la rivière habituellement.

eira, lancer, eggar (VI-VII), lancer habituellement.

jelleb (3), sauter, tjellab (V-VII), sauter habituellement.

efsi, fondre, sefsaï (I-VII), faire fondre habituellement.

afi, voler, safaï (I-VII), faire voler.

 

 

 

1. Arabe vulgaire قمّن

2. VI. forme de er’s, inusité à la forme simple.

3. Pour jek’eleb (Zouaoua), arabe قلب.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VIlle Forme. – Analogue à la précédente par le sens, s’obtient en intercalant les voyelles ou et i avant la dernière radicale. Se rencontre isolée et combinée avec d’autres formes.

 

Ex. :

erdh (1), péter, teroudh (IV-VIII), péter souvent.

sousef, cracher, sousif, cracher habituellement (I-VIII).

ens, passer la nuit, tenous (V-VIII), passer la nuit habituellement.

ers, placer, serous (I-VIII), placer habituellement.

derr’el, être aveugle, sderr’oul (I-VIII), aveugler.

berχen, être noir, sberχin (I-VIII), noircir.

 

 

 

 

 1. De l’arabe ضرط. Remarquer que le ط, passant de l’arabe en Chaouia, devient presque toujours un dh ض .

 

 

 

 

 

 

 

 

IXe Forme. — Indique la fréquence, la répétition de l’action. Elle est caractérisée par la diphtongue , placée à la fin du radical. Correspond à la IXe forme kabyle (1). Elle ne se rencontre que combinée avec d’autres :

Ex. : err’, brûler, serr’ai (l-IX), allumer souvent;

edj, laisser, touadjai (III-IX), être laissé habituellement;

etch, manger, touatchai (III-IX), être mangé habituellement, setchaï (I-IX), faire manger souvent;

edhs, rire, sedhsai (I-IX), faire rire souvent;

af, trouver, touafai (III-IX), être trouvé habituellement;

ens, passer la nuit, senousai (I-VIII-IX), faire passer la nuit habituellement.

 

 

 

 

 

1. Celle-ci, comme son analogue du Tamachek’, est terminée en a et non en ai (R. Basset, Dialectes berbères, p. 150).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Chaouia (dialecte) de l’Ahmar-Khaddou – 16ème Partie

31102020

D’après le minutieux travail de Gustave Mercier

 

 

 

 

Étude Grammaticale

 

 

 

 

 

Chapitre Quatrième – Du Verbe

 

 

 

La Négation

 

 

Elle se rend par les particules our… che, entre lesquelles on intercale le verbe, précédé, s’il y a lieu, de son complément direct. La première paraît générale au berbère, la seconde vient évidemment de l’arabe.

Ex. : our th zerir’ ch, je ne l’ai pas vu.

Il arrive souvent que le che ne s’exprime pas, et l’on dit : our th zerir’.

 

 

Quand la négation est employée avec le participe, l’n final caractéristique de ce mode est attiré par la particule our et se place entre elle et le verbe. Ex.: mamoui our n izmir? qui n’est pas malade ?

 

 

Quelquefois, au lieu des particules our… ch, on emploie les particules la… ch, surtout à l’impératif.

Ex. : la h nek’k'eth cha, ne le tuez pas.

 Il n’y en a pas se traduit par ou la che (و لا شئ).

 

 

 

Le Chaouia n’a pas les équivalents des expressions Kabyles d’elaâli, bon, et d’iri, mauvais. Cependant, on emploie fréquemment dans la conversation l’expression arabe ma âlih (ما عليه) dans le sens de « ça va bien, bon ». Ex. :

ad’etcha atrouli’edh Hir’animin, demain tu iras à Tir’animin (1).

ma âlih, bon.

 

Peut-être pourrait-on voir de même dans le mot Kabyle d’elaâli l’expression arabe la âlih (لا عليه).

 

 

 

 

 

 

1. Hir’animin, pluriel féminin de r’anim, roseau, jonc. Nom d’une gorge célèbre dans la vallée de l’Oued-el-Abiodh.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Chaouia (dialecte) de l’Ahmar-Khaddou – 15ème Partie

27102020

D’après le minutieux travail de Gustave Mercier

 

 

 

 

 

 

 

Étude Grammaticale

 

 

 

Chapitre Quatrième – Du Verbe

 

 

 

 

Verbes Qualificatifs

 

 

Nous avons déjà dit, plus haut, que ces verbes, qui n’ont en Kabyle qu’une conjugaison restreinte, suivent en Chaouia les règles ordinaires, et ne diffèrent des premiers que par le sens . En voici un exemple : berχen (1), être noir.

 

 

 

Aoriste.                                                                  Futur.

Sing. 1re pers. berχener’.                                   ad’berχener’.

— 2e — m. hebberχenedh.                               atberχenedh.

— 3e — m. ibeχen.                                            ad’iberχen.

— 3e — f. hebberχen.                                        atberχen.

Plur. 1re pers. nebberχen.                               anberχen.

— 2e — m. hebberχenem.                               atberχenem.

— 2e — f. hebberχenemt.                               atberχenemt.

— 3e — m. hebberχenen.                                ad’berχenen.

— 3e — f. hebberχenent.                                ad’berχenent.

 

 

 

 

 

 

1.Il est à remarquer que le b initial, chaque fois qu’il est précédé d’un e muet, se redouble par une sorte d’emphase.

 

 

 

 

 

 

Impératif

 

Sing. 2e pers. berχen.

Plur. 2e — m. berχeneth.

   —        —   f. berχenemt.

 

 

 

 

Voici la liste de quelques verbes qualificatifs :

 

zid’an, être doux.

erzaïn, être amer.

ebchaâ, être laid.

esmodh, être froid.

ezr’el, être chaud.

efses, être léger.

ek’k'our, être dur.

ezaï, être long

emses, être fade.(1)

ezououer, être gros.

edhref, être court, etc. (2)

 

 

 

 

 

 

1. Arabe مسوس.

2. Arabe ظرف .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 







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