La Tribu de l’Oued Abdi (Aurès) – 2ème partie -

7 01 2021

 

 

 

 

 

 

La Tribu de l'Oued Abdi (Aurès) - 2ème partie - dans Attributs d'Algérienneté 201208085628393298

 

 

 

 

 

 

 

 

Fractions

 

 

 

 

 

 

 

Section des Oulad Abderrezeg

 

La section des Oulad Abderrezeg compte 1, 315 habitants qui résident, suivant les saisons, tantôt dans la vallée de l’Oued Abdi, tantôt dans celle de l’Oued Taga. Ils passent quelques-mois de l’année seulement dans cette dernière vallée au moment des labours et de la récolte.

 

Le village de Baïou situé dans la vallée de l’Oued Taga leur sert de résidence d’été ; en hiver, il est presque complètement abandonné.

 

Les Oulad Abderrezzeg font partie, avec les Oulad Angala, de la grande fraction désignée sous le nom d’Ouled Moumen ; leur caractère est celui, à peu de chose près, des autres indigènes de l’Oued Abdi.

 

Les Oulad Abderrezzeg descendent d’un indigène de l’Ahmar Kaddou, venu contracter alliance dans l’Oued Abdi.

 

La sécurité ne laisse rien à désirer dans les décheras de l’Oued Abdi ; elle est moins complète dans l’Oued Taga où les Oulad Zian de la commune mixte d’Aïn Touta viennent s’installer en été en vertu d’anciens droits d’usage et en profitent pour commettre de nombreux attentats contre les propriétés.

 

Comme terres de culture, ils détiennent au titre Arch une grande partie du bassin supérieur de l’Oued Taga, au lieu dit Malou. Ils y cultivent les céréales : blé, orge et maïs.

 

Dans l’Oued Abdi, ils possèdent au titre Melk, de nombreux jardins plantés d’abricotiers, pêchers, noyers, grenadiers et vignes, dont les produits suffisent largement à assurer leur existence.

 

Leurs terres de l’Oued Abdi situées toutes dans le fond de la vallée sont de très bonne qualité ; les propriétaires apportent du reste dans leur entretien, un soin tout particulier. Dans l’Oued Taga leurs terres sont également de première qualité et donnent des rendements très rémunérateurs.

 

En dehors de leurs cultures, les Oulad Abderrezeg se livrent à l’élevage du bétail. Le commerce qu’ils font est très important ; aussi sont-ils considérés, à bon droit, comme les indigènes les plus aisés de la commune.

 Ils n’ont pas d’industrie proprement dite ; quelques moulins tout à fait rudimentaires sont établis sur l’Oued Taga.

 Il n’y a aucun personnage ni établissement religieux ou famille influente chez les Oulad Abderrezeg.

 Dans l’Oueb Abdi, leurs villages sont à une altitude moyenne de 1000 mètres ; dans l’Oued Taga, elle est de 1300 mètres.

 Les deux principaux cours d’eau qui arrosent les territoires habités par les Oulad Abderrezeg sont :

 1° L’Oued Abdi, qui ne coule qu’en hiver et pendant une faible partie de l’été ;

 2° L’Oued Taga qui ne tarit jamais. Ces deux oueds prennent leur source au pied du djebel Mahmel : le premier sur le versant Sud-Ouest, et le second sur le versant Nord-Est. Ils coulent donc dans des directions diamétralement opposées, l’un va se perdre dans les sables du Sahara l’autre se dirige dans la direction des Hauts-Plateaux.

 Le climat est très rigoureux dans la vallée de l’Oued Taga et très tempéré au contraire dans la vallée de l’Oued-Abdi. La situation sanitaire de cette section est excellente dans leurs deux résidences.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Section des Oulad Angala

 

Il n’y r rien de particulier à dire sur les Oulad Angala, qui habitent les mêmes villages et cultivent les mêmes terres que les Oulad Abderrezeg. Leur population est de 715 habitants.

 De même origine que le Oulad Abderrezeg, les Oulad Angala se subdivisent de la manière suivante :

1° Les Oulad Letifa et les Oulad Amar originaires de l’Oued Abdi ;

 2° Les Oulad Slimane venus des Achèches ;

 3° Les Oulad Abdallah et les Oulad Belkheur descendant du marocain M’Ahmed ben Abdallah qui aurait épousé la fille d’un cheikh de l’Oued Abdi ;

 4° Les Oulad Amor originaires en partie de l’Oued Abdi et l’autre partie descendant d’un nègre serviteur d’un chef de cette tribu.

 La première alliance des Oulad Angala est fort ancienne ; c’est celle contractée avec les Oulad Abdallah dont le chef, Si M’Ahmed, a épousé la fille de Belkheir ben Ali Bourek, la nommée Angala, d’où le nom donné à la section.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Section des Oulad Azzouz

 

La section des Oulad Azzouz est beaucoup moins importante que les deux précédentes ; elle comprend une population de 644 habitants qui résident tantôt dans l’Oued Abdi, tantôt dans l’Oued Taga. Dans l’Oued Abdi, ils n’ont qu’un seul village appelé Oulad Azzouz. Dans l’Oued Taga, ils occupent le village d’Ali Gadeur et habitent sous la tente la partie de la vallée désignée sous le nom de Firès.

 Les Oulad Azzouz sont originaires de l’Oued Abdi ; ils descendent de Bourek, l’ancêtre des Oulad Abdi et des Oulad Daoud. Ils se divisent en deux fractions appelés Oulad Aksa ben Ali et Oulad Ahmed ben Rahmoun.

 Les gens des Oulad Azzouz sont d’un caractère paisible.

 Il n’y a dans cette section, ni famille influente, ni établissement religieux.

 Le climat est très rigoureux dans cette région dont l’altitude moyenne est de 1.700 mètres.

 La situation sanitaire de la section est bonne, sauf dans l’Oued Taga, où les fièvres paludéennes éprouvent les habitants.

 Les terres de culture sont situées dans la vallée de l’Oued Taga et les jardins, dans l’Oued Abdi.

 Les habitants cultivent les céréales et élèvent le bétail ; ils ont aussi quelques vergers plantés principalement de noyers.

 Le commerce qu’ils font est assez important ; ils n’ont aucune industrie réelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Section de Baali et Tletz

 

La section de Baali et Tletz a une population de 1.022 habitants qui résident alternativement dans l’Oued Abdi et dans l’Oued Taga. Leurs principales résidences sont Baali et Tletz situés dans l’Oued Abdi, et Bou Amar dans la vallée de l’Oued Taga.

 Les habitants sont autochtones, ils descendent de Bourek. Leur caractère comme celui de tous les gens de l’Oued Abdi est paisible. Ils appartiennent aux quatre fractions principales qu’a formées la tribu de l’Oued Abdi proprement dite, savoir : Oulad Ali ben Youssef, Oulad Mahdi, Oulad Masselem, et Oulad Amar ben Daoud.

 Il n’existe dans cette fraction, ni établissement religieux, ni personnage influent.

 La sécurité y est complète dans les villages de Baali et Tletz ; elle est moins grande à Bou-Amar.

 Comme terres de culture, les indigènes détiennent quelques parcelles dans l’Oued Taga, leurs jardins sont situés dans l’Oued Abdi.

 Le climat est rigoureux à Bou Amar, la situation sanitaire laisse un peu à désirer. Pendant les chaleurs, les fièvres paludéennes y sévissent avec assez d’intensité.

 Le commerce des gens de cette section consiste dans la vente ou l’échange des produits de leurs jardins ; ils font également d’importantes transactions avec leur bétail.

 

 

 

 

 

 

 

 

Section d’Haïdous et Teniet El Abed

 

Cette section ne comprend que les deux villages qui lui ont donné nom ; ils sont situés dans la vallée de l’Oued Abdi à 5 kilomètres environ au-dessous de Baâli.

 La population de cette section est de 1.396 habitants parmi lesquels se trouvent en assez grand nombre des gens appartenant aux Oulad Abderrezeg et aux Oulad Angala. Comme il est dit au début, ces familles restent placées sous l’autorité de leurs cheikhs respectifs.

 Les Haouadsa sont originaires du Maroc et ne forment qu’une fraction appelée Oulad Aïssa ben Hidous.

 Deux personnages religieux existent dans cette section : Si Mohammed ben Si Ahmed Amzian, de l’ordre des Rahmania, dirige dans le village de Haïdous, une petite zaouia, où il enseigne le coran à des Tolbas de l’Oued Abdi.

 A Teniet El Abed, le marabout ben Si Bel-kacem, chef religieux de l’ordre des Rahmania, enseigne le Coran et la Jurisprudence d’après Sidi Khelil ; ses tolbas sont recrutés dans l’Oued Abdi, où il exerce une certaine influence au point de vue religieux.

 Les terres de culture consistent principalement en vergers et potagers. Les habitants possèdent aussi quelques parcelles dans l’Oued Taga et la plaine de Nerdi où ils cultivent des céréales. En dehors de ces terrains, le sol est généralement rocheux et même très accidenté aux abords des villages de cette section.

 Les arbres fruitiers : abricotiers, pêchers, noyers, grenadiers, vigne et plantes potagères sont les principales cultures des habitants.

 Le climat y est sain et tempéré. 

Le principal commerce des gens de Haïdous consiste en la vente ou l’échange des céréales, des produits de leurs jardins et dans la vente de leur bétail. L’industrie y est nulle.

 L’altitude de Haïdous et Teniet El Abed est évaluée à environ 1.000 mètres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Section Ras Ed Draâ

 

On compte 958 habitants dans la section de Ras El Draâ, compris dans les villages de Medrouna, Tiskifine, et Hellaoua, situés immédiatement au-dessous de ceux de Haïdous et Teniet El Abed.

 De race aborigène, les gens de Ras Ed Draâ, appartiennent aux fractions de l’Oued Abdi, Oulad Ali ben Youssef, Oulad Madhi.

 Les habitants cultivent surtout les arbres fruitiers et les légumes ; ils en échangent les produits contre des céréales servant à leur alimentation. Ils élèvent le bétail et principalement la race caprine.

 Les quelques parcelles de terre de culture qu’ils possèdent sont situées dans la plaine de Nerdi et leurs jardins et potagers, au-dessous de leurs villages.

 A Médrouna réside Si El Hachemi ben Si Ali Dardour, personnage religieux, Mokkadem de l’ordre de Trikat El Habab. Ce marabout a été interné en 1880 pour avoir causé par ses intrigues du désordre dans la tribu.

 

Il a été gracié en 1890. La secte à laquelle il appartient ne compte qu’un très petit nombre de Khouans.

 A Hellaoua se trouve le nommé Mohammed Amzian ben Nara Khouni, de la même secte, qui a été interné en même temps que si El Hachemi ; il a été gracié eh 1884.

 L’altitude moyenne de Ras Ed Draâ est de 900 mètres, cette section est traversée par l’Oued Abdi.

 On trouve, à Medrouna, une source importante dont les eaux servent à l’irrigation des jardins plantés dans le ravin qui descend dans l’Oued Abdi. 

Le climat y est tempéré et la situation sanitaire ne laisse rien à désirer.

La seule industrie du pays consiste dans l’élevage des abeilles. Leurs ruches procurent un miel assez apprécié.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Section d’Arb El Oued Abdi

 

La section d’Arb El Oued Abdi est celle qui compte le plus de villages. Ce sont : Chir, sur la rive droite de l’Oued Abdi, El Loutani, Meddour, Nouader, Akhrib, Ghezal sur la rive gauche.

 La population totale de cette fraction est de 2.091 habitants. Comme les indigènes de Ras El Draâ, les gens d’Arb El Oued Abdi ne possèdent que peu de terres de culture situées dans la plaine de Nerdi et dans El Malou de Larbaâ. Leurs principaux biens sont situés dans l’Oued Abdi et consistent en arbres fruitiers.

 Les gens de cette section ont la même origine et appartiennent aux mêmes fractions que ceux de Ras Ed Draâ.

 Ils n’ont ni établissement religieux ni personnages-influents.

L’altitude moyenne est d’environ 700 mètres.

 Le cours d’eau principal est l’Oued Abdi. A proximité de tous les villages de la rive gauche on trouve des petites sources qui suffisent à alimenter les populations en eau potable.

 Toutes les décheras de la rive gauche sont construites sur un sol très accidenté. Chir, sur la rive droite, est situé sur la route de Baali à Menaa, et par exception, très accessible.

 C’est dans ce dernier village que résident le cadi de la circonscription et le cheikh de la section.

 L’exploitation des ruches à miel est la seule industrie des indigènes de cette section. Le climat y est tempéré et la situation sanitaire y est bonne.

 

 

 

 

 

 

 

N.B: Les statistiques données datent de 1894.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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