La Fantasia Algérienne
28 01 2017
Le grand sport arabe, celui qui réunit à la fois les attraits de l’équitation, de la chasse et de la guerre, c’est la fantasia.
Devenue rare, à nos jours, mais toujours organisée du côté de Tiaret, la Fantasia est un spectacle au cours duquel des cavaliers, vêtus de leurs plus beaux atours, mènent une charge héroïque, montés sur leurs fidèles destriers (eux-mêmes parés de harnais somptueux et de décoration multicolores), accompagnées des youyous des femmes de l’assistance et de l’odeur de poudre que répandent les moukhlas, ces longs fusils incrustés de pierreries qu’on tire vers le ciel (baroud).
Nul n’a su dépeindre la fantasia mieux que Fromentin dans les pages suivantes :
« Le premier départ fut magnifique; douze ou quinze cavaliers s’élançaient en ligne. C’étaient des hommes et des chevaux d’élite. Les chevaux avaient leurs harnais de parade; les hommes étaient en tenue de fête, c’est-à-dire en tenue de combat: culottes flottantes, haïks roulés en écharpes, ceinturons garnis de cartouches et bouclés très haut sur des gilets sans manches, de couleur éclatante. Partis ensemble ils arrivaient de front, chose assez rare pour des Arabes, serrés botte à botte, étrier contre étrier, droits sur la selle, les bras tendus, la bride au vent, poussant de grands cris, faisant de grands gestes, mais dans un aplomb si parfait, que la plupart portaient leurs fusils posés en équilibre sur leur coiffure en forme de turban, et de leurs deux mains libres manœuvraient soit des pistolets, soit des sabres. A dix pas de nous, et par un mouvement qui ne peut se décrire, tous les fusils voltigèrent au-dessus des têtes; une seconde après, chaque homme était immobile et nous tenait en joue. Le soleil étincela sur des armes, sur des baudriers, sur des orfèvreries; on vit, dans un miroitement rapide, briller des étoffes des selles brodées, des étriers et des brides d’or; ils passèrent comme la foudre, en faisant une décharge générale qui nous couvrit de poudre et les enveloppa de fumée blanche. Les femmes applaudirent. Un second peloton les suivait de si près, que les fumées des armes se confondirent, et que la seconde décharge répéta la première, comme un écho presque instantané. Un troisième accourait sur leurs traces, dans un nouveau tourbillon de poussière, et tous les fusils abattus vers la terre. Il était conduit par le nègre Kaddour, un cavalier accompli, célèbre dans la plaine où sa jument grise a fait des miracles. Cette jument est un petit animal efflanqué, très souple et fluet, couleur de souris, complètement rasé, sans crinière et dont la queue tondue ressemble au fouet des chiens courants. Des argenteries fanées, des grelots, des amulettes. une multitude de chaînettes pendantes, la décoraient d’une sorte de parure originale pleine de bruissements et d’étincelles. Kaddour était en veste écarlate, en pantalon de couleur pourpre. Il portait deux fusils, l’un sur la tête, l’autre dans la main gauche; dans la droite il avait un pistolet dont il fit feu; puis il fit feu de ses deux fusils, l’un après l’autre, en les changeant de main, les lança comme un jongleur fait de deux cannes, et disparut étendu sur le cou de sa bête, son menton touchant la crinière.
La mousqueterie ne cessa plus. Coup sur coup, sans relâche, des cavaliers se succédèrent à travers un rideau de poussière et de poudre enflammée, et les femmes, qui continuèrent de battre des mains et de pousser des glapissements bizarres, purent respirer pendant une heure l’ardente atmosphère d’un champ de bataille. Imagine ce qui ne pourra jamais revivre dans ces notes, où la forme est froide, où la phrase est lente; imagine ce qu’il y a de plus impétueux dans le désordre, de plus insaisissable dans la vitesse, de plus rayonnant dans des couleurs crues frappées de soleil. Figure-toi le scintillement, des armes. le pétillement de la lumière sur tous ces groupes en mouvement, les haïks dénoués par la course, les frissonnements du vent dans les étoffes, l’éclat, fugitif comme l’éclair, de tant de choses brillantes, des rouges vifs, des orangés pareils à du feu, des blancs froids qu’inondaient les gris du ciel; les selles de velours, les selles d’or, les pompons aux têtières des chevaux, les œillères criblées de broderies, les plastrons, les brides, les mors trempés de sueur ou ruisselants d’écume. Ajoute à ce luxe de visions, fait pour les yeux, le tumulte encore plus étourdissant de ce qu’on entend : les cris des coureurs, les clameurs des femmes, le tapage de la poudre, le terrible galop des chevaux lancés à toute volée, le tintement, le cliquetis de mille et mille choses sonores. Donne à la scène son vrai cadre que tu connais. calme et blond, seulement un peu voilé par des poussières, et peut-être entreverras-tu, dans le pêle-mêle d’une action joyeuse comme une fête, enivrante en effet comme la guerre, le spectacle éblouissant qu’on appelle une fantasia arabe.»
Fantasia – Biskra 1910
Fantasia
Fantasia : cavalier arabe / 1916
Fantasia sur la Grande Place – Ghardaïa 1930
Noce Fantasia – Biskra vers les années 1910
Goum défilant à la Fantasia – Algérie 1910
Avant la Fantasia – Biskra vers les années 1910
Fantasia arabe – Boufarik 1900
La grande Fantasia (cavaliers) – Biskra
Fantasia de Spahis / 1916
Fantasia de mozabites – vers les années 1910
Noce Fantasia – Biskra vers les années 1900
Départ pour le Fantasia – Biskra vers les années 1900
Fantasia de Spahis
Fête arabe : la Fantasia – 1909
Algérie : Une Fantasia
Fête arabe : fantasia et musique – Oran, village nègre 1908
Rassemblement pour la Fantasia
Ouargla la Fantasia
Fantasia des matraques – Timimoun entre 1914 – 1918
Goumiers faisant la fantasia
Cheiks & Goums : grande fantasia
Grande Fantasia
Une Fantasia à Laghouat – 1890
Grande fantasia : Avant la course
Les Fêtes du Ramadan : La Fantasia
Algérie, La Fantasia – 1900
Une Fantasia à Reggane 1938
Algérie, Fantasia Arabe – 1880
Algérie, Fantasia Arabe – 1900
Algérie, La Fantasia - 1900
Algérie, La fantasia – 1901
Grande Fantasia : avant la course
Grande fantasia à l’arrivée du Général de Division Swiney à Ghardaïa – 1890
Fantasia de Spahis en l’honneur du Gouverneur à Laghouat 1930
Un Caïd à la Fantasia – 1900
Fantasia Arabe – Algérie 1900
Algérie, La Fantasia - 1900
Algérie, Baroud (fantasia) – 1930
Biskra, Fantasia arabe – 1880
Algérie, Fantasia – 1900
Algérie, Fantasia sur le champ de course de Caroubier – 1930
Algérie, Fantasia – 1900
Algérie, Fantasia – 1900
Laghouat, La Fantasia – 1900
Fantasia arabe - 1904
LE KHROUB : Fantasia Mozabite
Algérie, Fantasia
Fantasia pendant une fête militaire Laghouat
Fantasia, Algérie
Fantasia, Biskra – vers 1880
Cavaliers à la grande Fantasia
Une Fantasia dans le désert algérien
fantasia- Oran
fantasia sur la place belle animation – Ouargla
Biskra - vers 1880
Fantasia à l’ occasion d’un Mariage
Cavalier en costume de Fantasia
Algérie – pendant la Fantasia
Fantasia 1987
fantasia à pied
Biskra: un jour de Fantasia
Fantasia: cavalier porteur du drapeau
Biskra : Fantasia au champ de course
Fusils arabes à silex ‘Moukhala’ de Fantasia
Bossuet (environ de Saïda) – Fantasia arabe le jour de la fête
ALGERIE – Cavaliers avant la Fantasia, les années 1900
Timimoun - Fantasia a pied de gouraris
AÏN – TEMOUCHENT - Fantasia Arabe dirigée par le Caïd Ben-Setti
ALGERIE - LE KREIDER – Voyage présidentiel Avril 1903: le Président assiste à la Fantasia
SIDI BEL ABBES – Chefs et Caïds ouvrant la Fantasia
Algérie – Fantasia – Animée – Chevaux
Algérie – Un coup de feu dans une Fantasia
ALGERIE – Spahi en Fantasia
Oran – Equilibriste à cheval- Fantasia : course au bord de mer
Sidi Bel Abbès - Départ pour la Fantasia à l´ Occasion de la Ouâda
Biskra – Type arabe en costume Fantasia
TIMIMOUN Fantasia de Gouraris, le jour de l’Aïd-el-Kebir
Fête du 66ème régiment d’artillerie- Fantasia juillet 1941
Le Sud fascinant – Cavalier de Fantasia
Algérie Homme Type arabe de fantasia 1905
ALGERIE – La Fantasia
ALGERIE dans le m’zab une fantasia
Une Fantasia à Reggane 1961
Sidi Bel Abbès - Fantasia du 2e spahis – Course de chevaux avril 1906 décoration du drapeau
MARNIA - FANTASIA
ALGERIE – Maure faisant de la Fantasia
ALGERIE – Fantasia
Touggourt – Fantasia
Algérie, Tocqueville, septembre 1922, Fête Inauguration du Monument aux Morts, la Fantasia
Djeniene Bourezg ( Naâma ) – Fantazia devant la gare octobre 1905
Très rare carte photo Géryville : Mariage fils Bachaga Fantasia
TABIA (Sidi Bel Abbès) 29.10.1950 Fantasia pour remise Légion d’honneur à M. VANGOYEAN
ALGERIE : Fantasia de cavaliers indigènes
BOGHARI – Fantasia Mozabite
BOGHARI – Fantasia
LAGHOUAT –Fantasia place Randon 1900
Bouguirat (Mostaganem )- Les Fêtes du Marabout Sidi Cherf – La Fantasia
TIMGAD Fantasia à travers les ruines
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