L’aube des civilisations – Entre deux fleuves

2032021

 

 

 

 

 

 

 

 

Le voyage commence en Turquie, à Göbekli Tepe, sur un site archéologique qui daterait de la fin de l’ère glaciaire. Des chasseurs-cueilleurs ont interrompu leur itinérance et ont construit des habitations. À Çatal Höyük, un autre site turc, vers 8000 ans avant J.-C., l’agriculture s’est développée et se répand à travers tout l’Occident. Puis vient l’artisanat. À la fin du Néolithique, les premières civilisations font leur apparition…

 

 

 

 

 

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Si Djeh’a et le clou

26022021

 

 

 

 

 

 

Si Djeh'a et le clou dans Littérature 210124095626263263 

 

 

 

 

 

 

Le jour où il vendit sa maison, un homme la lui acheta. — «Mon ami, lui dit Djeh’a, je t’ai vendu la maison ; mais le clou qui est planté dans le mur, je ne te l’ai pas vendu. Demain, ne va pas dire ; « tu m’as vendu aussi le clou. » Je ne te l’ai pas vendu, je ne l’ai vendu que la maison. »

 

- « C’est bien, répondit l’acheteur. Je t’achète la maison. Le clou qui est planté dans le mur, je ne te l’achète pas. »

 

L’acheteur pensait : « Ce clou m’est égal. J’ai acheté la maison ; peu m’importe le clou.»

 

Si Djeh’a alla trouver sa mère : « O ma mère, que de jours nous avons passés avec la faim ! Aujourd’hui, j’ai vendu la maison» – Elle dit : « Comment ! tu as vendu la maison ! Et où habiterons-nous ? Outre la faim, il nous faudra encore dormir à la belle étoile ? » — « Ne crains rien, ô ma mère, répondit Djeh’a. Je lui ai vendu la maison ; mais je me suis réservé un clou que j’ai planté dans le mur. Je ne le lui ai pas vendu. Maintenant, c’est avec ce clou que je lui reprendrai la maison. Nous mourons de faim ; c’est pour cela que j’ai imaginé cette ruse afin que l’acheteur nous donne de l’argent, et alors nous mangerons. Quant à la maison, il en sortira. » — « Comment ! fit-elle. Tu lui as vendu la maison et tu dis qu’il en sortira! De quelle manière en sortira-t-il, attendu qu’il t’a remis l’argent en présence de témoins ? » – « Tiens-toi seulement en repos, répondit Djeh’a. C’est moi qui vais combiner un plan dans ma tête afin de le faire sortir de la maison. » — « Fais ce que tu voudras, dit-elle. »

 

Si Djeh’a s’en alla acheter des peaux d’animaux. Il les apporta et les suspendit à ce clou. Il y suspendit également des boyaux. Peaux et boyaux restèrent là. Un ou deux jours après, ces peaux et ces boyaux sentirent mauvais. Djeh’a vint et les laissa comme ils étaient.

 

Celui qui lui avait acheté la maison vint le trouver et lui dit: « Qu’est-ce que c’est que ce marché-là, Si Djeh’a ? Tu as apporté des peaux et des boyaux et tu les a suspendus dans la maison ! Ils sentent mauvais. Qui pourrait, à présent, rester dans ce logis ? » – « Ami, répondit Djeh’a, je t’ai vendu la maison, n’est-ce pas ? Le clou, je me le suis réservé et je t’ai dit que je ne te le vendais pas. A présent tu n’as plus rien à dire. » – L’autre lui dit : « Va à ta maison. Moi je la quitte. Je t’abandonne et l’argent et la maison. Je ne puis plus y demeurer. C’est une infection générale et la maison elle-même est empestée. » – « Eh bien, dit Djeh’a, si tu veux sortir de la maison, sors. L’argent, je l’ai dépensé et je ne te rendrai même pas un sou. » — « Je te fais grâce de la maison et de l’argent que je t’ai remis, lui dit l’acheteur. »

 

Si Djeh’a partit et retourna à sa maison. L’autre se mit en quête d’un nouveau logement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Un Thermopolium, « fast-food » antique, refait surface à Pompéi

22022021

 

 

 

 

 

 

 

Un Thermopolium,

Source et plus de photos: Pompeii – Parco Archeologico

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les fouilles menées sur le site de Pompéi ont permis de mettre au jour l’intégralité d’un thermopolium, sorte de « fast-food » antique, dont les premiers restes avaient été exhumés l’année précédente.

 

Un thermopolium, sorte de « fast-food » de rue dans la Rome antique, a été mis au jour à Pompéi, orné de motifs polychromes et dans un état de conservation exceptionnel, ont annoncé samedi les responsables du site.

 

Le comptoir figé par la cendre volcanique avait été en partie exhumé en 2019 mais les travaux ont été étendus pour préserver au mieux l’intégralité de l’emplacement, situé dans un quartier qui était très fréquenté au croisement de la rue des Noces d’argent et de la rue des Balcons.

 

Outre une fresque déjà connue représentant une Néréide (nymphe marine) sur un cheval, les chercheurs ont retrouvé, peints dans des couleurs vives, des animaux, en particulier de la volaille et des canards colvert qui devaient être consommés avec du vin ou des boissons chaudes.

 

Et surtout, les scientifiques ont retrouvé dans les creusements de la table des reliefs alimentaires qui pourraient apporter de précieuses informations sur les habitudes gastronomiques à Pompéi au moment de l’éruption du Vésuve en 79 après JC.

 

Un fragment d’os de canard, mais aussi des restes de porc, de chèvre, de poisson et d’escargots ont été récupérés dans les pots en terre cuite. Plusieurs ingrédients étaient cuisinés ensemble, un peu comme une paella. Au fond d’une jarre ont été trouvées des fèves pilées, lesquelles servaient à modifier le goût du vin.

 

« En plus d’être un témoignage sur la vie quotidienne à Pompéi, les possibilités d’analyse de ce thermopolium sont exceptionnelles, parce que pour la première fois on a exhumé un environnement entier », s’est réjoui Massimo Osanna, directeur général du parc archéologique de Pompéi, cité dans un communiqué.

 

 

 

 

 

 

Des objets et des ossements humains

 

Des amphores, une citerne et une fontaine, ainsi que des ossements humains, ont été découverts à proximité, notamment ceux d’un homme d’une cinquantaine d’année près d’un lit d’enfant.

 

« L’échoppe semble avoir été fermée à toute hâte et abandonnée par ses propriétaires, mais il est possible que quelqu’un, peut-être l’homme le plus âgé, soit resté et ait péri au cours de la première phase de l’éruption, dans l’effondrement du grenier », a expliqué Massimo Osanna dans un entretien à l’agence Ansa.

 

L’autre corps pourrait être celui d’un voleur ou d’un fugitif affamé « surpris par les vapeurs ardentes avec à la main le couvercle du pot qu’il venait d’ouvrir », a-t-il ajouté. Les thermopolium (du grec « thermos » qui signifie chaud, et « pôléô » qui signifie vendre) étaient très populaires dans le monde romain. Pompéi en comptait 80 à elle seule.

 

Pompéi, ensevelie par l’éruption du Vésuve en 79 après JC, est le deuxième site le plus visité d’Italie après le Colisée de Rome, avec près de quatre millions de visiteurs en 2019. Seul un tiers du site, qui s’étend actuellement sur 44 hectares non loin de Naples, a été mis au jour par les archéologues.

 

 

 

 

 

 

Source: GEO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Tribu des Dreïdes (cercle de Biskra)

20022021

 

 

 

 

 

 

 

Les Dreïdes n’ont conservé qu’un souvenir confus de leur origine; ils prétendent cependant venir du nord, ou leurs pères Djouala ( idolâtres ) occupaient une grande partie du Tell, et même le Sahel. Ceux que nous trouvons dans les Ziban et qui sont, disent-ils, les descendants d’une très-petite fraction de leur grande famille, se vantent d’être parvenus dans le désert à un haut degré de puissance, et devoir fait des expéditions jusqu’à G’redamez. Constitués makhzenia par les Turcs, ils perdirent plus tard ce titre et les prérogatives qui y étaient attachées pour avoir refusé à leurs maîtres de leur livrer un Turc proscrit, réfugié chez eux.

 

Quand le premier Gannah fut élevé à la dignité de cheikh el arab, les Dreïdes, toujours attachés de cœur à leur ancien chef, subirent tant de vexations, qu’une partie de la tribu se sauva dans le Djerid de Tunis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Mission scientifique de Mr Ernest Chantre -1881- (6ème partie)

18022021

Sous-directeur du Museum de Lyon, dans la Haute Mésopotamie, le Kurdistan et le Caucase.

VI, Haute Mésopotamie, de Biredjiek à Sowerek / Photographies de Mr le Capitaine Barry

 

 

 

 

 

 

 

 

Mission scientifique de Mr Ernest Chantre -1881- (6ème partie) dans Photos 210120075700501598

Panorama de Biredjick [Birecik], et de l’ Euphrate

 

 

 

 

 

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Panorama de Biredjick sur l’ Euphrate pris de la rive gauche

 

 

 

 

 

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Barque servant à la traversée de l’Euphrate à Biredjick

 

 

 

 

 

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Chameaux près à s’embarquer pour traverser l’Euphrate à Biredjick

 

 

 

 

 

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Une porte des remparts de Biredjick

 

 

 

 

 

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Kurdes de tribus diverses, Biredjick

 

 

 

 

 

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Kurdes de tribus diverses, Biredjick

 

 

 

 

 

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Kurdes de tribus diverses, Biredjick

 

 

 

 

 

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Partie nord-ouest de Biredjick

 

 

 

 

 

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Biredjick et l’Euphrate

 

 

 

 

 

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Partie sud de Biredjick et l’Euphrate

 

 

 

 

 

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Campement français à Biredjick, Euphrate

 

 

 

 

 

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Vue d’ Orfa [Urfa]

 

 

 

 

 

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Orfa, le château et les piliers d’Abraham

 

 

 

 

 

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Lac d’Abraham et mosquée à Orfa

 

 

 

 

 

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Kurdes Barazy, Orfa

 

 

 

 

 

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Une rue du Campement Merdjeri-Khan, Arabes et Kurdes

 

 

 

 

 

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Arabes et Kurdes du Village de Merdjeri-Khan

 

 

 

 

 

 

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Femmes Arabes et Kurdes à Merdjeri-Khan

 

 

 

 

 

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Monsieur Martin, vice consul de France à Orfa, au milieu de ses travailleurs Arabes et Kurdes à Merdjeri-Khan

 

 

 

 

 

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Kurdes Duguerly, Merdjeri-Khan

 

 

 

 

 

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Kurde Zaza, Sowerek

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Tribu des G’ramera (cercle de Biskra)

16022021

 

 

 

 

 

 

 

Les G’ramera font remonter aux temps la plus reculés leur migration en Afrique. Leurs ancêtres, disent-ils habitaient et habitent encore les bords du Seguia el Amera (le canal rouge), la mer Rouge sans doute.

 

Arrivés au pays des Nails, ils y campèrent et vécurent d’abord en bonne intelligence avec les premiers occupants. Mais, entre voisins, surtout entre voisins arabes, la guerre est toujours imminente, et la guerre les refoula dans les Ziban. La cause futile de cet événement offre un trait caractéristique de mœurs arabes:

Un de leurs bergers, faisant paître son troupeau dans la plaine, eut l’imprudence de tuer un chien des Nails qui s’était jeté sur un de ses moutons et l’avait étranglé. Aux cris du chien, le maître accourut et frappa le berger d’un coup de sabre à la tête; cette scène se passait en vue des deux tribus. Les parents du blessé voulurent le venger, les parents du vainqueur coururent à son secours, puis vinrent les amis de chacun, si bien qu’en un instant la mêlée devint générale, et que les G’ramera perdirent quatre cents hommes.

 

Cette journée fatale, qu’ils appellent encore le combat des quatre cents et du chien noir, les réduisit à l’impossibilité matérielle de se maintenir plus longtemps chez les Nails, et ils vinrent dans les Ziban, où ils se partagèrent entre chaque tribu. Ils vécurent ainsi, louant leurs services, jusqu’à ce que, devenus plus nombreux, ils pussent se reconstituer en tribu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Architecture Berbère – 2ème partie –

14022021

 

 

 

 

 

 

L’architecture civile

 

 

 

 

Nous ne savons rien de ce que furent les demeures de Tâhart, mais des fouilles archéologiques conduites à Sadrata par Blanchet en 1908 puis par Marguerite Van Berchem en 1951-52, nous ont révélé des demeures remarquables influencées apparemment par l’art de Samarra. Les murs étaient partiellement recouverts de parements de stucs, plâtre local chargé de sable, défoncés d’un décor essentiellement géométrique où l’on trouve, entre autres, des figures en forme de rosaces rappelant étrangement parfois les sculptures des coffres kabyles.

 

Mais, dès que l’on évoque l’architecture domestique, c’est vers le Haut Atlas marocain que le regard se porte, vers ces hautes qasba-s de terre rouge avec leurs tours carrées hérissées de merlons en dents de scie, leurs belvédères et leurs décors de chevrons ; architecture de montagne que l’on ne peut s’empêcher de comparer à celle du Yémen (plus particulièrement à celle de Saada et de sa région ou à celle de Shibām (Yémen du sud). On songe également aux qṣûr-s (Ksours) des vallées du Zîz et du Dadès, villages tribaux resserrés entre les hauts murs de remparts solidement construits en pisé rouge, ces tiγrhemt également en pisé de pierraille, aux murs extérieurs défoncés de décors losangés ; avec leurs tours carrées d’angle, à terrasse débordante, et leurs merlons en dents de scie, leurs meurtrières, leurs šubbâk-s (Iglioua Sud, Tamesla des Aït Ouarzazate, Ouled Yahya, Aït Youssef, Imgoum, Aït Ougoudid, etc.). Architecture puissante dont l’originalité est évidente. La couverture est la terrasse de terre battue supportée par des lattis de branchages et de broussailles, parfois de lattes disposées en épi reposant sur des poutres en tronc d’arbre à peine dégrossi. L’un des plus beaux ensembles est sans doute la qaṣba de Ouarzazate. Le matériau est le pisé et la brique crue recouverte d’un enduit de chaux et de plâtre. A la fois résidence princière du Glaoui, elle était un véritable fortin. La qaṣba se hérisse de tours en tronc de pyramide crénelées de merlons, elle s’élève sur trois niveaux, voire davantage. Le mur de façade se défonce d’ouvertures étroites au rez-de-chaussée, véritables meurtrières ; mais, plus haut, on ne craint pas les fenêtres largement ouvertes sur l’extérieur, protégées par des grilles de fer forgé. Les murs s’ornent de défoncements en niches verticales prolongées, au sommet, par des meurtrières. Plus haut, on peut voir un édicule saillant qui permet de surveiller la base de l’édifice et plus particulièrement la porte d’entrée. Au Yémen, de tels édicules saillants sont appelés šubbâk-s. Ces formes proéminentes apparaissent parfois comme de véritables moucharabiés (mašrabiya) ouverts par de larges fenêtres sur l’extérieur et supportés par des jambes de force.

 

 

 

 

 

Architecture Berbère - 2ème partie -  dans Architecture & Urbanisme img-4-small480

Qasba de Ouarzazate (Maroc), photo L. Golvin.

 

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Qasba de Ouarzazate, partie haute (photo L. Golvin).

 

 

 

 

 

Des badigeons de chaux soulignent les parties nobles de la demeure, endroits où réside la famille. Les curieux décors de façade procèdent d’effets de briques disposées en quinconce, ils bordent les grandes fenêtres ou bien ils dessinent des chevrons, des frises à dents d’engrenage, des losanges, des triangles, ils tapissent tout un étage.

 

 

 

 

 

La maison kabyle

 

Son originalité réside surtout dans son mode de couverture qui est à deux pentes et à tuiles demi-rondes. Elle utilise essentiellement la pierre (un moellon dégrossi). Très fruste, elle comporte une seule pièce d’habitation (aguns ou tiγeṛγeṛt) dans le sol de laquelle se creuse le foyer (kanun) et le mortier où se fixe le moulin à bras.

 

Au mur, à gauche de l’entrée, une banquette est adossée, (iqedar)percée de niches où l’on range la vaisselle. En face est un mur de refend, le tadequouant peu élevé et percé d’ouvertures carrées, il supporte un plancher au-dessus duquel se trouve un grenier qui sert également de lieu de couchage et de réserves alimentaires contenues dans des ikufan (sing. akufi*) ; on entrepose là également les instruments aratoires. Sous le plancher se trouve l’étable. Les maisons se resserrent les unes contre les autres sur le point le plus élevé du site (taurirt) selon un plan rayonnant et des assises concentriques (Aït Larba) ou sur un plateau élevé (aguni) où le groupement est plus libre (Beni Yenni).

 

 

 

 

 

La maison aurasienne

 

Elle est en pierres (moellons dégrossis noyés dans un mortier de glaise avec chaînage de boulins horizontaux) ; elle est couverte d’une terrasse en pente, débordant sur les murs : amalgame de pierraille et de glaise tassées, reposant sur des lits de fascines. De gros galets posés aux extrémités de cette couverture la protègent des bourrasques. Sur l’extérieur, les murs sont percés de petites ouvertures triangulaires alignées et de fenêtres carrées, parfois également de lucarnes hexagonales à rayons en pierre taillée en fuseau. On voit encore des ouvertures allongées horizontalement, garnies de pierres en fuseau disposées en zigzag. La porte, épaisse, à panneaux verticaux mal dégrossis, s’orne de décors sculptés : chevrons, hexagones, triangles opposés : la serrure est en bois dur à tirette et à chevillettes. Des piliers en tronc de cèdre, au centre de l’unique pièce, supportent des poutres (troncs d’arbre à peine dégrossis) sur lesquelles s’appuient des solives faites de branches plus petites. Des fascines de branchages y sont couchées. Certaines maisons comportent deux niveaux : le rez-de-chaussée est destiné aux animaux : moutons, chèvres, ânes, l’étage sert d’habitation.

 

 

 

 

 

 

 

La maison de l’Anti-Atlas marocain

 

Dans les tribus Ameln et Ida ou Semlal de l’Anti-Atlas, la maison se nomme tigemmi ; généralement il s’agit d’un bâtiment carré d’un ou deux étages, parfois trois, de forme tronconique, couvert d’une terrasse. Sur l’une des façades, légèrement en saillie, se dresse un porche sur toute la hauteur de l’édifice, sorte de niche à fond plat couronnée d’un arc brisé outrepassé historié d’un décor à registres horizontaux superposés. En bas est la porte (taggurt) à un battant clouté sculpté d’arcades outrepassées et d’un quadrillage ; elle s’orne encore de belles pentures en fer forgé ainsi que de heurtoirs ; la serrure est en bois dur, avec tirette et chevillettes. Au-dessus se répartissent des registres décorés et des ouvertures carrées ; les éléments du décor sont des pierres plates (ikwafaf) scellées de chant et formant des bandeaux de damiers ou de chevrons. Les murs (agrab) sont en moellons (azrû) jointoyés d’un mortier de graviers et de terre grise (akal). Les parois sont nues extérieurement (chez les Ida u Semlal) ou enduits de chaux (chez les Ameln).

 

 

 

 

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Ksour de Tamesla (Maroc), photo L. Golvin.

 

 

 

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Une Qasba à Tilouet (photo H. Terrasse).

 

 

 

A l’extérieur quatre piliers (anebadad) déterminent un puits de lumière et d’aération qui débouche sur la terrasse. De ces piliers partent, vers les murs d’enceinte, des poutres (troncs d’amandiers ou de palmiers) supports des parquets de la terrasse.

 

L’accès à l’étage s’effectue par des plans inclinés. Le rez-de-chaussée est occupé par des écuries (asarag) tandis que l’étage est le lieu d’habitation. Les murs de refend sont en briques crues.

 

Les plafonds se composent de solives parallèles supportées par des madriers transversaux sur lesquels on natte des tiges de laurier rose teintes. Dans un angle de la bâtisse se dresse une sorte de tour en saillie, crénelée de merlons en dents de scie.

 

Ces maisons se resserrent en petites agglomérations (muda’) au pied de hautes falaises.

 

 

 

 

 

 

 

La maison mozabite

 

A Ghardhaïa, la maison (taddert pl. tiddart) se présente extérieurement sous la forme d’une façade nue défoncée de trois ouvertures : la porte (taurt, pl. tiuira) surmontée d’une lucarne (ullun pl. illunen) et d’un trou carré, à gauche de la porte, par lequel on peut actionner la fermeture (serrure en bois dur à tirette et chevillettes manœuvrées à l’aide d’une clef spéciale). L’entrée indirecte (imi) comprend un couloir tournant à angle droit sur le patio (ammas) en partie couvert, ne laissant au centre qu’un carré de ciel fermé d’une grille de fer. Ce patio, où, la plupart du temps, se tiennent les femmes, comporte de nombreuses niches murales carrées, un coin cuisine, surmonté d’étagères superposées (maçonnées) pour le rangement des ustensiles de ménage des produits d’usage courant, un autre coin (tahaja) est occupé par le métier à tisser.

 

Sur ce patio central s’ouvrent, au rez-de-chaussée, plusieurs chambres (tazka, pl. tizkaui) dont l’une, appelée tiziffri ne possède qu’une ouverture béante, elle sert de salle de prière ; les autres pièces sont à usages multiples ; des latrines se trouvent au fond du couloir.

 

Une cave (baju, pl. ibuja), en sous-sol, est en temps normal destinée à la conservation des denrées telles que les dattes, mais elle offre, en été, un abri appréciable contre les fortes chaleurs à ceux dont les occupations ou les ressources ne permettent pas de disposer d’une résidence d’été dans la palmeraie.

 

A l’étage, on trouve une galerie d’arcades sur piliers sur deux côtés, déterminant deux portiques (ikumar). Au centre est le patio supérieur percé d’un trou carré et grillé déjà évoqué. Une chambre ouvre sur le patio, elle est dotée d’un réduit toilette (azru uaman) et bordée de latrines. C’est la chambre d’hôte ; une autre pièce donne sur la galerie ; elle sert souvent de réserve à provisions (h’ujerete).

 

Des rondins de bois saillants servent de porte-manteaux. La porte d’entrée unique, lourde et massive, s’applique dans un cadre à piédroits supportant un linteau soulagé par un arc de décharge. Elle se compose de planches de palmier assemblées, renforcées d’un bandeau horizontal décoré qui supporte un anneau de fer forgé. Une de ces planches verticales forme gond (ided) par deux appendices saillant en haut et en bas. Côté dos, les planches sont maintenues par trois traverses sculptées de petits triangles ; celle du milieu supporte un anneau métallique (tisel-sel) servant à tirer le battant. La fermeture (duart, pl. tidduarin) est en bois dur ; on ne peut l’actionner que de l’intérieur, elle se compose d’un tirant et de chevillettes de bois descendant dans des encoches du pène. On ne peut déverrouiller qu’à l’aide d’une clef spéciale, également en bois, munie de petits tenons.

 

Ces maisons enjambent parfois la rue, se projetant en encorbellements supportés par des consoles maçonnées.

 

 

 

 

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Plan d’une maison de Ghardaïa (relevé J. Echalier).

 

 

 

 

 

 

La maison du Souf

 

La grande originalité de la maison du Souf est son mode de couverture faite de multiples coupoles obtenues par un mortier de gypse local mêlé de sable (tafzna), pétri et transmis de mains en mains par une chaîne d’aides jusqu’au maître d’œuvre. Celui-ci se tient sur un échafaudage en bordure des quatre murs de base préalablement construits et dont les angles ont été coupés par un système de trompes. Un mât, planté provisoirement au centre du carré, un clou fiché au sommet, tenant une ficelle, l’autre extrémité de cette ficelle passant entre le majeur et l’annulaire de la main du mu‛allam, cela donnera, tendu, le rayon d’une demi-sphère, un nœud évitant le glissement entre les doigts du maître-d’œuvre. Son travail consiste à déposer les boulettes de mortier et à lisser de la paume, corde tendue. La coupole est vite montée sans aucun secours de cintrage. Intérieurement, elle est parfaite ; extérieurement, elle présente toutes les aspérités d’un nid d’hirondelles. Un badigeon de plâtre blanc sur l’intérieur achèvera le travail.

 

De plan, la maison s’organise autour d’une cour oblongue, accessible par une entrée en chicane. Les chambres rectangulaires sont généralement recouvertes de deux berceaux (demsa) accolés ; les coupoles (qubba) se dressant aux angles. Souvent, sur le côté sud, on peut voir des arcades formant un galerie appréciable aux heures chaudes de l’été. Mais il est fréquent de trouver, en guise de toiture de ces pièces allongées, des alignements de coupoles : trois, quatre, voire plus. Elle sont édifiées comme il a été dit, c’est-à-dire en divisant, intérieurement, l’espace rectangulaire en carrés par des arcades transversales.

 

Les chambres sont à usages multiples, au nord se tient l’étable abritant la ou les chèvres, l’âne ou le mulet ; la cuisine se fait dans un angle ou au milieu de la cour, mais de préférence sous la galerie. Le mobilier se réduit à des nattes au sol, parfois des tapis et des couvertures de laine. Les murs de pierre à plâtre (rose des sables) sont percés de niches où l’on entrepose la lingerie et les objets d’usage courant.

 

 

 

 

 

 

La maison de Djerba

 

Le menzel djerbien est une sorte de villa isolée dans la palmeraie, ayant parfois une allure militaire avec ses bastions en ghorfa et ses murs épais confortés par des arcs-boutants (adjim).

 

Les pièces se distribuent autour d’une cour carrée ou barlongue, espace presque constamment occupé par les femmes. Sur trois côtés sont des chambres très allongées, le quatrième côté étant réservé aux communs : cuisine, latrines, magasins et entrée indirecte pratiquée souvent à l’intérieur d’une pièce carrée (sqîfa). Les chambres possèdent, à une de leurs extrémités, une banquette surélevée (dukkâna) qui sert de lit ; généralement, cet endroit est coiffé d’une coupole, un arc transversal délimitant l’alcôve et formant ainsi un carré de base. L’une de ces chambres est souvent couverte d’une pièce en étage, carrée, qui sert de poste d’observation ou de lieu de repos du maître, et dont la silhouette trapue, en terrasse, se détache des couvertures en berceaux ou en coupoles. Cette chambre supérieure s’ouvre sur ses quatre faces mais parfois sur deux seulement (sud et est), on appelle ce belvédère kšǔk. Parfois, ces pièces hautes ne sont accessibles que par un escalier extérieur, en façade.

 

Les murs extérieurs offrent quelques rares ouvertures grillées en hauteur. Chaque chambre est pourvue d’un espace toilette et dispose de latrines à proximité. La porte unique est à deux battants massifs, bloquée, à l’intérieur, par un savant verrouillage en bois dur. De l’extérieur, on peut la fermer à l’aide d’une grossière serrure de fer. Les battants sont en palmier refendu (šannǔr).

 

Le mobilier traditionnel consiste en des coussins de laine, des nattes et des tapis et quelques coffres : des cordes d’alfa tendues soutiennent les vêtements. Le matériau de construction est un travertin local, calcaire coquillier de belle couleur orange, friable, liaisonné au mortier de chaux et de sable. A Guellala on fabrique un mortier de chaux et de cendres (provenant des fours de potiers), très solide. Le plâtre est obtenu à partir du gypse des carrières de Beni Diss, ou à partir des concrétions appelées roses des sables trouvées dans l’argile.

 

Les coupoles djerbiennes utilisent presque toujours des poteries spéciales tronconiques dont la petite base est plane tandis que la grande est courbe (tournée vers l’extérieur de la coupole).

 

Une des curiosités de la palmeraie est l’atelier traditionnel de tisserand, grande pièce voûtée en berceau avec frontons triangulaires aux deux extrémités.

 

 

 

 

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Atelier de tisserand à Jerba (photo G. Camps).

 

 

 

 

 

 

Le maison oasienne de Tozeur (Tunisie)

 

Tozeur offre, à coup sûr, une très grande originalité par le décor des façades extérieures des maisons. L’élément constructif exclusif est la brique modelée à la main et cuite au four.

 

Les dispositions générales procèdent, comme ailleurs, à partir d’une cour centrale, lieu de séjour et de distribution des pièces qui l’entourent. Comme ailleurs également, l’entrée (sqifa el-barraniya) est en chicane ; mais, ici, le vestibule-passage est aussi lieu de réunion et il dispose pour cela, face à la porte, de largues banquettes de terre (dukkāna) pratiquées dans des niches verticales en arcades reposant sur des piliers (arṣa) de briques cuites dont l’abaque est en bois d’abricotier.

 

Cette première entrée communique avec une seconde, à angle droit (sqifa al-daẖlaniya) qui ouvre sur le patio où le visiteur est saisi d’emblée par le décor profus des façades, obtenu par effets de briquetage. Ces ornements se trouvent à hauteur d’un second niveau où ils se composent de panneaux et de registres qui ne sont pas sans évoquer des tissages décorés, des tentures d’apparat : alignements de chevrons ou résilles, alignements ou superpositions de carrés sur pointe, de polygones plus complexes, que trouent des ouvertures en archères.

 

 

 

 

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Maison de Tozeur, Tunisie (photo L. Golvin).

 

 

 

 

Au rez-de-chaussée, on trouve, au centre de la cour, une fosse à ordures. Sur un côté, généralement à droite en entrant, sont les dépendances : écuries, latrines, cuisine. Sur les autres côtés s’étendent les chambres rectangulaires parfois très longues (de 12 à 25 m), prolongées d’une alcôve carrée ; l’entrée de cette alcôve est souvent d’une grande beauté avec sa porte en arc de plein cintre flanquée de panneaux de briques appareillées en carrés sur pointe superposés. Au-dessus s’ouvrent deux baies jumelées, en arcs de plein cintre, protégées par des balustrades de bois ouvré. C’est le maẖzen.

 

Dans la pièce principale, des poutres transversales, à diverses hauteurs, et des cordes tendues, servent à étendre le linge ou à suspendre des régimes de dattes tandis que le sol supporte d’énormes poteries modelées, réserves de dattes.

 

L’escalier de la cour conduit à l’étage qui, parfois, comporte une galerie sur l’un de ses côtés, ouverte sur la cour par des arcades sur piliers.

 

On ne distingue aucun accès aux terrasses composées de troncs de palmiers et de stippes de palmes supports d’un damage de pierraille et de terre.

 

Il arrive fréquemment qu’un corps de logis enjambe la ruelle sur laquelle il s’ouvre en fenêtre à jalousie, ornées d’un décor de briquetage au-dessus duquel se projette une gargouille faite d’une branche d’arbre évidée.

 

Étranges en vérité ces belles demeures de Tozeur qui ne sont pas sans rapport avec celles de la Tihama yéménite (Zabid en particulier). Simple coïncidence sans doute.

 

Tout le vocabulaire est arabe, la population étant bédouine mêlé d’un fond berbère, mais on retrouve, dans ces décors géométriques des façades, des compositions qui ne manquent pas d’évoquer les décors des poteries modelées, des tissages berbères, voire des coffres kabyles. Sans doute sont-ils les vestiges d’un art ancestral qui n’a pas oublié son lointain passé, celui-là même déjà évoqué à Sadrata.

 

 

 

 

 

 

 

Référence :

L. Golvin, « Architecture berbère », Encyclopédie berbère [En ligne], 6 | 1989, document A264, mis en ligne le 01 décembre 2012 ICI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Tribu Des Cherfa (cercle de Biskra)

12022021

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Cherfa sont originaires du royaume de Fez, et il existe encore à Tafilet une fraction considérable de leur famille.

 

Cette tribu, dont le nom indique une origine religieuse noble, n’avait cependant pas autrefois un seul membre qui put faire preuve authentique de noblesse.

Aussi, les tribus voisines l’appelaient-elles ironiquement cherfa ble cherif ( cherif sans cherif). Pour en finir avec ces plaisanteries, les Cherfa assemblés réunirent une somme d’argent considérable et la confièrent aux plus dignes avec mission d’aller à la Mecque chercher un cherif dont la généalogie fût incontestable. Un saint homme de Médine, nommé Abderahmann, descendant de père et de mère du prophète, consentit à suivre les ambassadeurs, à la condition qu’on lui donnerait son pesant d’or. Le marché conclu, Abderahmann partit pour le Tafilet, où les Cherfa le reçurent à genoux et l’élurent sultan. Selon la tradition, il envahit le pays jusqu’à Merakech, et c’est de lui que la famille impériale du Maroc.

 

La fraction des Cherfa, maintenant établie dans les Ziban, se serait détachée du gros de la tribu parce que son chef, Sidi Ndejim, ayant tué un de ses frères, aurait été obligé de fuir. De nouveaux émigrants, chassés par les guerres qui désolaient alors le sud du Maroc, rallièrent bientôt Sidi Ndejim, et il devint si puissant que toutes les tribus des Ziban se liguèrent contre lui. Cette haine, encore active, força, dans l’origine., quelques familles des Cherfa à s’exiler jusque dans le beylik de Tunis, et beaucoup d’autres à venir s’établir dans le Tell.

Le noyau de la tribu habite les Ziban, mais, chaque année, des émigrations nouvelles viennent planter leur tente auprès des douars de leurs frères les Tellia. Il est remarquable que les nomades ne s’acclimatent que très difficilement dans le Tell, et qu’ils y perdent beaucoup de monde pendant les deux premières années de séjour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Parc national du Djurdjura: Une biodiversité à mieux faire connaître

10022021

 

 

 

 

 

 

 

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L’Algérie, de par sa grande superficie (2 741 381 km2) jouit d’une large gamme de biotopes et de bioclimats1, favorisant l’existence d’un ensemble d’écosystèmes et la différenciation d’un grand nombre d’espèces animales et végétales2. Le nord de l’Algérie renferme plusieurs écosystèmes forestiers et un ensemble de zones humides qui entretiennent cette diversité3. En Kabylie, le Parc national du Djurdjura, situé entre la wilaya de Bouira et celle de Tizi-Ouzou, est un majestueux site naturel couvrant 18 550 ha, riche d’une grande variété de paysages et d’espèces, certaines endémiques de la région du Djurdjura, d’autres endémiques de l’Afrique du Nord. Ces espèces endémiques jouent un rôle primordial dans le maintien des fonctionnalités des écosystèmes, et représentent aussi un centre d’intérêt culturel, touristique et écologique pour les populations locales. Malheureusement, la richesse écologique du Parc est menacée, confrontée à plusieurs transformations de son territoire causées notamment par le surpâturage, les feux de forêt et un urbanisme mal maîtrisé qui dégradent les milieux de jour en jour.

 

 

 

 

 

 

Une richesse climatique, géologique et biologique

 

Le Parc national du Djurdjura est un établissement public dont le cadre administratif a été défini par le décret ministériel n° 460/83 du 23 juillet 1983, sous la tutelle de la Direction générale des forêts et du ministère de l’Agriculture4. Il forme un massif forestier situé au niveau de la chaîne de montagnes de l’Atlas tellien. Ce massif est fractionné en trois parties : le massif oriental (point culminant : Lalla Khedidja à 2 308 m), le massif central (point culminant : Ras Timédouine à 2 305 m) et le massif occidental (point culminant : Haizer à 2 164 m). Le sol de ce massif, pour partie de nature calcaire, est constitué de terrains fortement plissés et fracturés5. Gneiss, granits et grès sont également présents. La région du Djurdjura se caractérise par des précipitations (pluie et neige) annuelles, variables selon l’altitude, pouvant atteindre les 1 500 mm, ce qui la place parmi les régions les plus arrosées d’Algérie. La température peut descendre en dessous de 0 °C durant la période hivernale (de décembre à la fin février) mais dépasse rarement 24 °C en été, en altitude.

 

Joyau du Parc, le lac Ouguelmim est un fabuleux écosystème hydrique temporaire, qui culmine à une altitude de 1 600 m. Lieu de culte et de plaisance pour les randonneurs du Parc, il possède une flore et une faune particulières, adaptées aux rudes conditions du climat local. En effet, il est enneigé durant toute la période hivernale et le début de la période printanière.

 

 

 

 

Une grande biodiversité floristique…

 

La systématique proposée ici se rapproche de celle présentée dans un récent rapport de l’UICN. La Kabylie-Kroumirie, où se situe le Parc naturel, abrite un ensemble d’espèces végétales caractéristiques de la région, dont quelques endémiques de rang infra-spécifique à protéger. Citons, par exemple un agropyron (Roegneria marginata subsp. kabylica), une aristoloche (Aristolochia longa var. djurdjurae) et un pâturin (Poa ligulata var. djurdjurae).La végétation du Parc est structurée en strates arborescente, arbustive et herbacée. Les formations sylvatiques sont des chênaies et des cédraies pures (à cèdre de l’Atlas – Cedrus atlantica) ou des associations de chênaies-cédraies. Au sein du Parc, une réserve intégrale délimitée par une clôture héberge une sous-espèce endémique et emblématique maroco-algérienne de pin noir (Pinus nigra subsp. mauretanica). Les pinacées (principalement le pin d’Alep – Pinus halepensis – et le cèdre de l’Atlas) et les fagacées (représentées par le chêne liège – Quercus suber –, le chêne zéen – Quercus canariensis –, et le chêne vert – Quercus ilex) sont majoritaires, mais on y observe aussi certaines familles accompagnatrices telles que les cupressacées avec le genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus), les taxacées comme l’if commun (Taxus baccata), ou encore les aquifoliacées représentées par le grand houx (Ilex aquifolium). La présence, unique pour l’Afrique du Nord, du genévrier sabine (Juniperus sabina) est à signaler. Parmi les plantes herbacées on peut apercevoir plusieurs armoises dont Artemisia absinthium et A. atlantica, ainsi que la férule (Ferula communis), plus commune. À partir du début du mois de mars on observe sur une large partie du Parc le calicotome épineux (Calicotome spinosa) en fleur.

 

 

 

 

 

… et faunistique

 

Le Parc regorge d’animaux nocturnes et diurnes qui font sa réputation. Les visiteurs de ce sanctuaire peuvent facilement observer les grands rapaces qui sillonnent le ciel, entendre et contempler les petits passereaux qui enchantent la vue. Durant cinq mois successifs (de février à juin 2016), nos investigations, menées chaque quinzaine sur un transect de 30 km qui rend possible les observations sur la majeure superficie du Parc, nous ont permis de recenser 20 espèces animales diurnes. Parmi ces animaux, les oiseaux sont les plus représentés (50 %) dans nos relevés, suivis par les mammifères (35 %). Les résultats de cette étude reposent principalement sur nos observations personnelles ou des questionnaires renseignés à l’aide de la population locale.

 

Les amphibiens sont représentés par sept espèces dont la salamandre algire (Salamandra algira) ou nord-africaine et la rainette méridionale (Hyla meridionalis), adaptées aux conditions extrêmes d’altitude.Des études précédentes au sein du Parc6 recensent 145 espèces animales, dont 10 de mammifères considérées comme menacées et 18 espèces de reptiles ; principalement des lézards, des couleuvres et des tortues. Les principales espèces d’oiseaux observées sont les rapaces diurnes, tels que le vautour percnoptère (Neophron percnopterus), le milan noir (Milvus migrans) et autres aigle botté (Aquila pennata), buse féroce (Buteo rufinus) et épervier d’Europe (Accipiter nisus), ainsi que quelques passereaux au niveau des forêts denses du Parc. Lors de nos observations, nous avons pu noter la présence de quelques rapaces cités dans des rapports précédents : le vautour fauve (Gyps fulvus), l’aigle royal (Aquila chrysaetos) et le gypaète barbu (Gypaetus barbatus). Nous n’avons toutefois pas pu confirmer la présence du vautour moine (Aegypius monachus) quelquefois mentionné dans la littérature, mais nous espérons que des suivis portant spécifiquement sur les rapaces de la région pourront avoir lieu dans un avenir proche.

 

Nous avons aussi observé la présence d’une petite population menacée par le braconnage (invoquant le besoin de protection des troupeaux) d’hyènes rayées (Hyaena hyaena). Une grande population de singes magot (Macaca sylvanus) colonise actuellement le Djurdjura, principalement au niveau du massif avoisinnant la cascade de Mimouna. Ce massif rocheux de falaises et de grottes est situé à 1 200 m d’altitude sur le versant sud du Parc, autour d’une source d’eau localisée à 8 km de la ville de Haizer. Cette cascade est dominée par des formations de cèdres, de chênes, d’oliviers (Olea europaea), de lentisques (Pistacia lentiscus). Elle est également le refuge d’une population de crabes d’eau douce (Potamon fluviatile algeriense), sous-espèce endémique d’Afrique du Nord. Cette population de crabes semble avoir colonisé la cascade de Mimouna depuis la zone humide de l’oued Soummam, par l’intermédiaire de l’un de ses affluents.

 

 

 

 

 

Des menaces liées à la surexploitation

 

La grande diversité faunistique et floristique observée dans le Parc national du Djurdjura est cependant en sursis : plusieurs menaces pouvant provoquer une disparition rapide de ces paysages sont signalées. En premier lieu, la surexploitation des ressources naturelles, due principalement au surpâturage bovin, ovin et caprin, représente une réelle menace pour les pelouses alpines du Parc. Cette pratique, pourtant essentielle pour les agriculteurs locaux, a des conséquences majeures sur l’intégrité du paysage. En effet, les pratiques de surpâturage non réglementées sont un facteur de dégradation de la végétation portant atteinte à la diversité locale : l’absence de moyens de gestion favorise l’expansion du cheptel local au détriment des espèces végétales essentielles au maintien de cet équilibre écologique. La propagation des incendies naturels ou provoqués est une autre forme de menace. En effet, ces deux dernières années, plusieurs hectares de cédraie ont été ravagés par des feux de forêt, provoquant une transformation paysagère majeure.

 

Un autre paramètre joue sur l’intégrité du Parc et compromet sa pérennité dans le temps : l’expansion des constructions. Par endroits on voit ainsi apparaître des complexes touristiques ou des chaînes hôtelières, avec leur lot de pollutions (sonores, déchets…) et de dérangement de la biodiversité. La fréquentation humaine perturbe l’équilibre entre les espèces et change même le comportement de certaines d’entre elles. Le fait de côtoyer chaque jour les visiteurs du Parc et de s’habituer à recevoir de la nourriture de leur part (malgré une interdiction) favorise la dépendance de certaines espèces, fragilisant leur survie individuelle. Le singe magot, par exemple, a tendance à se familiariser avec les humains, perdant son instinct sauvage.

 

Les pratiques de reboisement par semis et les relâchés d’animaux (obtenus par supportive breeding) constituent un des outils de gestion permettant de limiter l’érosion de la biodiversité locale et de préserver le Parc pour les générations futures. Néanmoins, ces pratiques doivent être effectuées en veillant à limiter le brassage entre populations autochtones et populations allochtones, car cela risquerait de poser des problèmes au niveau de la diversité génétique. En effet, des croisements avec des lignées génétiques allochtones entraînent un risque de diminution des capacités d’adaptation des populations aux conditions locales (voir l’exemple de l’abeille noire dans Le Courrier de la Nature n° 305, p. 11). Des populations de chardonneret élégant (Carduelis carduelis) récupérées du trafic illégal sont ainsi réintroduites sur le site, mais il est indispensable de les contrôler (étude des caractères génotypiques) avant cette pratique. Un autre problème peut survenir en cas de populations de taille réduite et isolées : la menace de la consanguinité, qui à terme diminue la capacité de la population à se maintenir durablement dans son écosystème en favorisant l’apparition de tares ou en diminuant la fécondité.

 

 

 

 

Conclusion

 

La diversité en termes d’écosystèmes (forestier et montagnard d’un côté, littoral de l’autre) et d’espèces endémiques (animales et végétales) fait de l’Afrique du Nord méditerranéenne et plus précisément de la Kabylie dans le cas présent un point chaud régional de biodiversité, pas encore assez connu et cependant menacé par l’anthropisation, comme l’ont montré plusieurs études scientifiques réalisées ces trente dernières années.

 

Nous participons à plusieurs campagnes de sensibilisation destinées à la population locale et aux visiteurs pour la protection et la valorisation des ressources naturelles de ce site. Des efforts de restauration des milieux sont ainsi entrepris.

 

La forte diversité faunistique et floristique dans cette aire protégée, et surtout la présence de nombreuses espèces endémiques, lui confèrent une grande valeur patrimoniale. Cette diversité biologique, au niveau des espèces, des écosystèmes et des paysages, peut constituer un facteur positif pour le développement socio-économique, culturel et touristique local. En effet, la production de bois, les aires de repos et de plaisance, ainsi que les sites historiques et culturels, s’ils sont bien gérés, sont au cœur d’un développement touristique et économique de cette région alors compatible avec ses capacités d’accueil, d’adaptation et d’évolution, au bénéfice de la population locale.

 

Cependant, malgré l’intérêt que revêt le Parc national du Djurdjura pour la Kabylie et l’Algérie, la persistance locale et l’intensification de certaines pratiques anthropiques pesant sur l’intégrité et la richesse du paysage au sein du Parc risquent de compromettre à long terme son statut d’aire protégée et les bénéfices que la région pourrait tirer d’une bonne gestion, qui s’inscrirait dans une perspective de développement durable.

 

 

 

 

M.B.* et A. N.-K.**

 

 

 

*: Mouslim Bara, Faculté SNV-ST, Université de Bouira.

**: Amine Noual Khiter, Laboratoire BEE, Faculté SNV-STU, Université de Guelma.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Tribu des Hal Ben Ali (cercle de Biskra)

8022021

 

 

 

 

 

 

Tribu des Hal Ben Ali (cercle de Biskra)  dans Attributs d'Algérienneté 2012300859318852

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Hal Ben Ali disent descendre d’une colonie djouala (idolâtre) qui habitait jadis Tobna, sur le versant sud du Djebel Ouled Sultan. C’est une opinion accréditée chez eux et chez tous les Arabes, que leurs pères se seraient faits chrétiens avant de se faire musulmans, et qu’ils auraient ainsi subi les influences de tous les dominateurs de l’Afrique.

 Ils semblent, en effet, entachés de réprobation aux fois après leur soumission à la France, ils marchèrent au combat, les Arabes ennemis les insultaient en leur criant « Chiens de chrétiens! vous êtes bien dignes de votre origine! infidèles! fils d’infidèles! »

 

Selon leurs tolbas, voici leur histoire:

Autrefois, vivait à Tobna une ancienne famille en grande vénération dans tout le pays et dont le chef s’était acquis une juste réputation de sagesse. C’était a l’époque de l’invasion musulmane. Cet homme, aimé de Dieu bien qu’il fût idolâtre, reçut en songe cet avertissement, que Tobna serait menacée le jour où l’on découvrirait dans les environs la trace d’un chameau.

Or, un jour qu’il avait envoyé un domestique chercher, avec un âne, des fruits dans un jardin à quelques lieues de la ville, il vit sur le soir l’âne revenir sans son guide et les paniers inégalement charges donc on avait tué son serviteur, donc on avait pris des fruits dans panier à moitié vide. Son rêve lui revenant à l’esprit, il partit le lendemain pour visiter les environs, et découvrit avec effroi les pas d’un chameau empreints dans le sable. A quelques jours de là, ses préparatifs de fuite étaient faits, il avait réalisé tous ses biens en numéraire, et il allait chercher sur la montagne un refuge hospitalier. Cependant l’homme sage ne pouvait pas partir sans prévenir ses compatriotes du malheur qui les menaçait il prit donc un couple de pigeons pluma la femelle et

la renferma sous un vase avec ce billet « Qui fera comme le compagnon de ce pigeon fera bien qui ne fuira pas, sera dépouillé comme celui-ci». Et il alla se réfugier sur le Bou Taleb, d’ou il lâcha le second pigeon après lui avoir attaché au cou un billet sur lequel ce seul mot, Bou Taleb était écrit.

 

Les habitants de Tobna qui n’avaient pu s’expliquer l’avertissement symbolique du pigeon plumé, en comprirent le sens en voyant revenir le pigeon messager. Tous cependant n’y voulurent pas croire; les esprits forts bravèrent l’oracle, les plus peureux se sauvèrent sur le Bou Taleb; ceux-ci furent les plus sages, car Tobna, assiégée quelque temps après par Ali, chef de l’armée musulmane, fut prise, pillée, saccagée.

 

Au milieu du désordre, une femme se sauvait à travers les rues ensanglantées, en pressant sur son cœur un fardeau, enveloppé dans ses vêtements; comme un soldat voulait le lui arracher, elle tomba à genoux en s’écriant « C’est mon fils, Mouloud!» et elle entrouvrit son haïck; l’enfant sourit au soldat en lui tendant les bras. Ali passait par là la mère était belle, il la fit conduire dans sa tente. Plus tard, il adopta l’orphelin et lui donna son nom.–Ce fut le père des Hal Ben Ali.

 

Mouloud Ali parvint à une haute fortune dans le Tell, et, à sa mort, son commandement fut partagé entre ses trois fils.

Saoula, l’aîné, fut hakem de Constantine; Ali Ben Ali, le second, commanda dans le Tell depuis Sétif jusqu’au Roumel; Dif Allah, le troisième, placé directement sous les ordres d’Ali Ben Ali, partageait avec lui l’autorité.

Des querelles leur mirent bientôt les armes à la main. Ali Ben Ali, battu d’abord, puis abandonné par ses troupes, se vit enfin contraint de fuir dans le Sahara, où l’accueillirent les Dreïdes, alors maîtres absolus du désert.

 

Selon la chronique, il dut ce bienveillant accueil à cette circonstance, que les Dreïdes n’avaient pas de chevaux à cette époque, et qu’il arriva citez eux monté sur un très-beau cheval. Hardi cavalier, Ali fixa sur lui l’attention de ses hôtes, qui lui donnèrent une tente et le marièrent à l’une des plus belles filles de la tribu. Son courage à la guerre aidant sa fortune, il fut bientôt, et d’une voix unanime, élevé à la dignité de cheikh el arab dignité héréditaire qui devait se perpétuer dans sa famille, mais qui, par suite de guerres et de révolutions dont il est difficile de suivre les phases, passa, vers l’époque de l’invasion turque, chez les Gannah, descendants de Dif Allah.

 

Hal Ben Ali, restés au désert, y devinrent si puissants, bien que leur chef eut été déshérité du titre de cheikh el arab, qu’ils prélevaient des impôts jusque chez les Beni Mzab. Vaincus plus tard et soumis par les Turcs, ces nouveaux conquérants les tinrent néanmoins en si grande estime, qu’ils les constituèrent makhzenia, titre qui les exemptait de tout impôt.

 

Cette tribu, vraiment aristocratique, très orgueilleuse de son antique noblesse, a conservé sa race dans toute sa pureté; ses familles ne s’allient qu’entre elles; il n’est permis aux jeunes gens de déroger à cette règle qu’en faveur des belles filles de la tribu des Abd el Nour.

 

L’arbre généalogique des Hal Ben Ali était déposé dans la mosquée de Sidi Okba; il a disparu, et toutes les recherches pour le trouver ont été vaines. Ils accusent les Hal Ben Dif Allah, leurs frères de la branche cadette, de l’avoir brûlé lorsque Ben-Gannah, le cheikh el arab, fit en 1840 une expédition à Sidi Okba.

 

La tribu des Ben Ali est du nombre de celles où se recrutent ces audacieux aventuriers, qui courent le désert pour piller les voyageurs. Des espions disséminés dans toutes les oasis informent exactement leurs bande de l’arrivée d’une caravane, de la nature et de l’importance de son chargement, du nombre de cavaliers qui l’accompagnent, de la direction qu’elle doit prendre.

 

De leur côte, les chameliers étudient le terrain; ils ont eux aussi leurs espions, hommes spéciaux, roués au métier d’éventer la marche des flibustiers du Sahara. C’est par eux que la caravane sait où croisent la bande Doudène, celles de Mamraf, de Nami, et surtout celle de Refèze, la plus redoutée de l’est. Si le péril est imminent, si la caravane est trop faible, elle attendra, dans l’oasis où elle est campée, pendant trois, quatre, six mois au besoin, que d’autres voyageurs viennent la renforcer, ou que les pillards, fatigués, soient allés chercher fortune ailleurs mais, quand ils ont flairé la proie, quand ils savent qu’elle est là sous les palmiers, à l’horizon, sous les murs de cette ville, protégée par une tribu amie, et qu’il faudra bien enfin qu’elle reprenne la route, ils luttent avec elle dé patience: feignant une retraite, ils la provoquent à la confiance et ce sont alors des marches et des contre-marches dans tous les sens au jour, ils décampent à grand bruit et s’enfoncent à l’est si la caravane est à l’ouest, au sud si elle est au nord; mais ils laissent en partant un espion, couché dans le sable comme un chacal au guet, ou recouvert de branches comme un buisson, gardant jusqu’à la nuit l’immobilité la plus complète. Ils reviendront alors, au grand galop de leurs chevaux ou de leurs chameaux, au bivouac de la veille, interroger leur vedette. Ces hommes de fer manœuvrent ainsi pendant des mois entiers, sous le soleil ardent, mangeant un peu de farine buvant un peu d’eau saumâtre; et si enfin, les chameliers abusés, ont plié leurs tentes et se sont remis en voyage « alors, disait Refèze, dont nous citons textuellement les paroles, il se fait dans l’air un changement que je ne puis définir; mais la solitude du désert est troublée, et, quoique toute une journée de marche nous sépare de la caravane, un bruit imperceptible m’apprend que le moment d’agir est arrivé. Légers comme la gazelle, nous nous élançons dans une direction qui n’est jamais la mauvaise, et nous découvrons bientôt à l’horizon de la grande plaine le bienheureux nuage de sable qui achève de nous orienter.»

 

Ces rencontres sont d’horribles luttes où l’un des deux partis est anéanti.

 

Une de ces expéditions fut entreprise en 1843 par cinquante cavaliers, ils avaient été avertis du prochain passage d’une riche caravane sur la route du Djerid à Souf. Leur première halte, en sortant de Biskra, fut à El Haouch, nom que prend la rivière de Biskra à dix ou douze lieues de cette ville, au sud-est de Sidi Okba. Comme dans le lit desséché de beaucoup d’autres rivières, on trouve de l’eau dans celui de l’Oued Haouch en creusant à quelques centimètres de profondeur.

La seconde halte fut à Bou Loutet où l’on se procure de l’eau par le même procédé, peine qu’évitent souvent aux voyageurs les nombreux sangliers qui fouillent le ravin pour se désaltérer.

La troisième halte fut à Ben Mel où l’eau est rare et saumâtre.

Le quatrième jour au matin, la caravane était en vue; elle se composait de 69 chameaux à midi, elle était pillée. Une partie des objets volés appartenait à des marabouts vénérés elle leur fut religieusement renvoyée par l’intermédiaire du cheikh el arab.

 

Les Ziban fournissent deux bandes de ces voleurs; elles se réunissent pour faire leurs coups de main si les caravanes sont bien escortées.

Refèze, chef de la bande à laquelle il a donné son nom est un homme vraiment extraordinaire c’est une célébrité. On dit de lui qu’il a une si grande habitude du désert, qu’il lui suffit de flairer le sable pour reconnaître, sans jamais se tromper et quelle que soit d’ailleurs l’obscurité de la nuit, le lieu où il se trouve. La teinte plus ou moins foncée du terrain lui indique où gît un filet d’eau et à quelle profondeur.

 

Nous avons entendu répéter cela si souvent par tant d’autres Arabes, et particulièrement ‘par des gens de Souf, que, sans oser le donner comme un fait acquis, noua n’oserions pas non plus le révoquer complètement en doute.

Avant l’occupation de Biskra par l’armée française, le cheikh el arab et les cheikhs des tribus avaient une part de prise dans ces expéditions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 







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